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Tunisie : les touristes fuient toujours le pays

Les attentats du Bardo et de Sousse ont meurtri la Tunisie et gravement atteint le secteur du tourisme. Dans certains endroits, il y a moitié moins de touristes cette année qu'en 2014.
Article rédigé par Lafrance Camille
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (La plage del'Impérial Marhaba à Sousse, en Tunisie © Reuters-Zohra Bensemra)

Le secteur touristique est toujours en peine en Tunisie. Les attaques du Bardo et de Sousse en mars et juin dernier, qui avaient fait 59 victimes étrangères ont profondément marqué les esprits. Le ministère tunisien du Tourisme a annoncé des mesures pour aider le secteur comme des crédits exceptionnels et des mesures sécuritaires pour attirer les voyageurs. Mais en ce mois d’août, les étrangers ne sont toujours pas revenus dans le pays. Et les conséquences sont graves pour l’économie.

 

On ne croise plus beaucoup d’Européens sur les plages et dans les hôtels de Tunisie. Même dans les zones touristiques qui longent son littoral. Après les attentats qui l’ont frappé presque coup sur coup, le pays a enregistré de fortes baisse d’activité : 60% d’entrées en moins rien que sur les dix premiers jours de juillet par rapport à l’année dernière. Les réservations n’ont pas repris. 

Clientèle locale

Aujourd’hui ceux qui font vivre le secteur sont avant tout les Tunisiens. Pour cette clientèle locale, de nombreux hôteliers ont baissé leurs prix en allégeant souvent en conséquence les services proposés. Autres visiteurs très attendus cet été : les Algériens. Un marché en hausse depuis 2013. Ils sont désormais plus d’un million chaque année à venir passer leurs vacances en Tunisie.

 

Mais cela ne suffit pas. De nombreuses compagnies de croisière ont donc mis fin à leurs escales et certains tours opérateurs aussi. Les répercutions sont profondes sur les hôtels et même sur les compagnies aériennes. La compagnie aérienne locale Syphax airlines est en cessation provisoire d’activités.

1,4 million d’emplois touchés

Au-delà c’est tout un réseau qui est affecté car le tourisme représente 400.000 emplois directs et un million d’emplois indirects. Sont touchés : les agriculteurs, les vendeurs, les artisans des médinas et même les chauffeurs de taxi, comme Kamel, 56 ans dont 30 de métier. Il est spécialisé dans le transport des clients des hôtels de la banlieue nord chique de Tunis, Gammarth. Ce père de deux enfants, assure aujourd’hui qu’il peine à joindre les deux bouts. "On a perdu presque 80% des clients ", explique-t-il en assurant qu’il reste optimiste. Le pays a revu ses prévisions de croissance 2015 à la baisse : elles sont passées de 3 à 0,5 %, en raison notamment des pertes du tourisme.

 

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