Tunisie : le procès des policiers violeurs reporté
C'est une affaire qui secoue la Tunisie depuis maintenant un an. Dans la nuit du 3 au 4 septembre 2012, Meriem Ben Mohamed (c'est un pseudo), une jeune Tunisienne de 27 ans, est surprise "dans une position immorale ". C'est ce qu'affirment les policiers tunisiens. Ils sont trois : deux vont la violer pendant qu'un troisième éloignera son compagnon. Quelques jours plus tard, elle est accusée d'atteinte à la pudeur. Rapidement, son procès débouche sur un non-lieu.
Le procès des policiers, incarcérés depuis le mois de septembre 2012, devait lui démarrer ce jeudi. Le tribunal l'a reporté au jeudi au 4 novembre, l'expertise médicale de la jeune
fille n'étant toujours pas prête au grand dam des avocats de la défense. "Ce n'est pas possible, on attend (de
pouvoir plaider) depuis le 4 avril ", a déclaré
à la cour l'avocat d'un des trois policiers, Me Sami Rebaï. "Ecoutez, nous devons avoir un dossier
complet, l'expertise avant de pouvoir
commencer ", a rétorqué le juge.
Les avocats de la victime souhaitaient
aussi obtenir ce report d'audience, la jeune
femme vivant désormais en France mais souhaitant assister au procès, a indiqué
Me Bochra Belhaj Hmida à l'AFP mercredi.
"Qu'ils soient jugés à la hauteur de leurs actes "
La jeune femme a publié en France un livre
racontant son histoire sous le pseudonyme
de Meriem Ben Mohamed et titré Coupable d'avoir été violée . Elle souhaite que les policiers soient condamnés. "Ma vie en dépend ", racontait la jeune femme sur France Info en avril.
► ► ► Meriem Ben Mohamed, violée par des policiers tunisiens : "Je veux la justice"
"Ils vont être condamnés, c'est ce que l'avocat m'a dit. Ils risquent
la peine de mort et vingt ans de prison. Ma vie dépend de leur
condamnation. ", expliquait-elle. "J'ai peur des policiers, je
n'ai plus confiance en eux. Ils se permettent de tout faire parce qu'ils
pensent qu'ils ne seront pas punis. "
Réfugiée en France, elle attend "qu'ils soient jugés à la hauteur de leurs actes . Mais elle n'a pas "confiance vu ce que la justice (lui) a fait subir".
Une affaire d'Etat
Toute la Tunisie parle de cette affaire, et la jeune femme est devenue un symbole. Preuve en est, les nombreuses manifestations qui ont eu lieu à Tunis pour la soutenir.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.