Cet article date de plus d'onze ans.

Tunisie : la police tue un islamiste, la crise politique se poursuit

Un activiste islamiste a été tué dimanche par la police à Tunis et plusieurs autres ont été arrêtés dans la capitale et la ville de Sbitla. Après la mobilisation des pro-Ennahda samedi soir, c'est au tour des manifestants hostiles au pouvoir en place de se réunir dans la journée.
Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Alors que la pays est toujours divisé entre une opposition laïque qui veut le départ du gouvernement des islamistes modérés d'Ennahda et une frange de la population favorable au pouvoir en place, un nouvel épisode survenu dimanche matin ne devrait pas apaiser les tensions. La police tunisienne a tué dimanche matin un salafiste qu'elle qualifie de "terroriste ", et cinq autres personnes ont été arrêtées.

Lotfi Hidouri, un responsable du ministère de l'Intérieur, a précisé que l'assaut avait été mené contre une maison du quartier de Karabia, à Tunis, où les activistes entreposaient des armes. Plusieurs témoins ont rapporté que la police avait arrêté plusieurs salafistes, soupçonnés de liens avec des groupes armées, dans la ville de Sbitla, au sud de la capitale tunisienne.

Les deux camps poursuivent leurs mobilisations

Cet incident survient dans un contexte politique très troublé. Samedi soir, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont
manifesté pour soutenir le parti Ennahda au pouvoir.

"L'opposition veut essayer de l'éteindre en organisant un coup d'Etat , a déclaré à cette occasion Rachid
Ghannouchi, chef de file d'Ennahda. La contre-révolution ne
l'emportera pas.
"

De son côté, l'opposition espère toujours une dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC). Les manifestants hostiles au pouvoir en place se sont engagés à réunir plus de
monde qu'Ennahda au cours d'une manifestation prévue ce dimanche. Un rassemblement doit également avoir lieu mercredi pour commémorer l'assassinat
de Chokri Belaïd
, figure de la gauche laique.

Le meurtre de l'opposant en février, et celui fin
juillet de Mohamed Brahmi
, issu du même camp, ont plongé le pays
dans sa pire crise politique depuis la chute de l'ancien
président Zine Ben Ali, en janvier 2011. L'opposition laïque accuse Ennahda d'être lié aux attaques
menées par des islamistes radicaux, ou du moins de les tolérer.
Le parti dément toute implication et qualifie les deux
assassinats d'actes terroristes.

Arrestation d'un suspect

Dimanche, le Premier ministre Ali Larrayedh a appelé les militants djihadistes à "se rendre ", afin de calmer une situation de plus en plus explosive.

Il a également annoncé l'arrestation d'un suspect dans l'assassinat de Chokri Belaïd, survenu en février dernier.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.