Ce mardi soir, des dizaines de milliers de Tunisiens se sont rassemblés pour tenter d'obtenir le départ du gouvernement et la dissolution de l'Assembléenationale constituante. Dans le cortège, les protestataires ont notamment scandé : "Le peuple veut la chute du régime ", et "le gouvernement va tomber aujourd'hui ".C'est le rassemblement le plus important depuis l'assassinat du député laïque Mohamed Brahmi, le 25 juillet dernier. Elle intervient également six mois, jours pour jours après l'assassinat d'un autre opposant, ChokriBelaïd, tué devant chez lui. Les travaux de l'Assemblée constituante suspendusUneannonce du président de l'Assemblée nationale constituante (ANC) : "J'assumema responsabilité de président de l'ANC et suspends les travaux de l'assembléejusqu'au début d'un dialogue (entre pouvoir et opposition) et cela au servicede la Tunisie ", a expliqué à la télévision Mustapha Ben Jaafar. Cetteannonce est une surprise de la part de cet allié du parti au pouvoir Ennahda.Des déclarations qui vont en effet à l'encontre de ce qu'a affirmé le premierministre tunisien, Ali Larayedh, mardi après-midi : "J'appellel'Assemblée constituante à hâter le pas et à achever rapidement (la rédactionde) la Constitution et d'en terminer avec toutes ses autres tâches d'ici le 23octobre ".La semainedernière, cherchant à apaiser l'opposition, le chef du gouvernement issu duparti islamiste Ennahda avait promis d'accélérer le travailparlementaire et d'organiser de nouvelles élections le 17 décembre.Lundi, le président d'Ennahda, Rachid Ghannouchi, a exclu le départ du Premier ministre et la dissolution de l'ANC. Il s'est cependant dit favorable à la tenue d'un référendum et à des discussions avec ses adversaires.Au moment des manifestations, le ministère de l'Intérieur a annoncé qu'un militant islamiste avait été tué par des policiers dans une banlieue de Tunis. La police annonce qu'il s'agissait d'un "dangereux terroriste ". Dimanche, un autre militant islamiste a été tué et quatre autres arrêtés.