Torture : le directeur de la CIA tente de s'expliquer (un peu)
Des aveux, mais pas d'excuses, même si le directeur de la CIA a employé des mots forts. Ce jeudi, John Brennan a carrément organisé une conférence de presse au siège de l'agence fédérale, à Langley, retransmise en direct à la télévision, une première dans l'histoire américaine. Il faut dire qu'il marchait sur des charbons ardents, deux jours après la publication d'un rapport parlementaire explosif, revenant sur les méthodes d'interrogatoire utilisées par la CIA, et notamment sur la torture.
"Nous n'étions pas préparés. Nous avions peu d'expérience dans la détention de prisonniers et peu d'agents avaient été formés aux interrogatoires ", a-t-il tenté d'expliquer. Pour autant, John Brennan a qualifié certaines méthodes de "répugnantes ", tout en prenant bien soin d'éviter de prononcer le mot "torture". Le directeur de la CIA le jure, si certains agents sont parfois "sortis du cadre ", des mesures ont été prises pour éviter désormais de telles dérives.
"Aucun moyen de savoir... "
Le "grand oral" du chef de la CIA a parfois tourné à la légitimation, à demi-mot : "Il n'y a aucun moyen de savoir si certaines informations obtenues, pourraient avoir été obtenues par d'autres moyens ". L'exercice était délicat pour lui, alors que Barack Obama - qui avait mis fin au programme à son arrivée à la Maison-Blanche - a une nouvelle fois cette semaine marqué sa désapprobation.
Sur Twitter, la sénatrice Dianne Feinstein, rédactrice du rapport, s'est attachée à répondre point par point à John Brennan pendant sa conférence de presse. Elle ne l'a pas lâché d'une semelle.
The study needs to be read. Available online. http://t.co/2JYuT0chaC #ReadTheReport #NeverAgain
— Sen Dianne Feinstein (@SenFeinstein) December 11, 2014
Cette offensive dit bien comment le sujet est explosif aux États-Unis, qui n'ont pas fini de se faire renvoyer ces méthodes d'interrogatoire à la figure. La Russie et la Turquie, pour ne citer qu'eux, ont dénoncé ces méthodes jeudi.
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