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Thaïlande : les militaires instaurent la loi martiale

Après sept mois de crise politique et de manifestations, l’armée thaïlandaise a imposé ce mardi la loi martiale et a décrété la censure des médias. Le chef de l’armée thaïlandaise a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’un coup d’Etat et que le gouvernement civil restait en place.

Elise Delève

Radio France

Publié le 20/05/2014 04:05 Mis à jour le 20/05/2014 13:40

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(Un soldat thaïlandais dans le centre de Bangkok © Reuters-Chaiwat Subprasom)

Alors que la Première ministre thaïlandaise a été destituée il y a quelques jours, l’armée a décrété ce mardi la loi martiale. Le pays est empêtré dans une crise politique depuis des mois et les manifestations anti-gouvernementales ont déjà fait 28 morts. L'armée conseille : "Le public ne doit pas paniquer et continuer à vivre sa vie normalement ".

L’armée assure que "déclarer la loi martiale n'est pas un coup d'Etat ", mais vise "à restaurer la paix et l'ordre public ". Dans le centre de Bangkok, des soldats ont été déployés et des dizaines d’hommes et de points de contrôles ont été placés à côté d’une manifestation de Chemises rouges pro-gouvernementale. Son leader, Jatuporn Prompan a répété ce mardi : "Nous restons sur notre site. Nos positions restent inchangées ".

Médias censurés

L’armée a ensuite annoncé que dix chaînes de télévision étaient privées d’antenne, et ceci dans l’intérêt de la "sécurité nationale ". Elle "interdit à tous les médias de rapporter ou de distribuer toute information ou toute photographie nuisibles à la sécurité nationale ", a précisé la déclaration du général Prayut Chan-O-Cha. Parmi les chaînes visées, BlueSky (pro-opposition), et AsiaUpdate et UDD (pro-gouvernement). Elles risquaient, selon l’armée, de "déformer l'information " et d'"aggraver le conflit ".

Le Japon, qui a massivement investi en Thaïlande, a été le premier à commenter la situation et a fait part de ses "grandes inquiétudes ". Les Etats-Unis ont ensuite espéré que la loi martiale soit "temporaire ".