Trois parents de jihadistes partis en Syrie mis en examen pour "financement du terrorisme"
Les parents sont soupçonnés, notamment, d'avoir détourné des fonds de leur association qui recevait des subventions.
Trois parents de jihadistes, soupçonnés d'avoir envoyé de l'argent à leurs enfants en Syrie, notamment en détournant des fonds de leur association subventionnée, ont été mis en examen, a appris l'AFP, dimanche 25 juin, de source proche du dossier, confirmant une information du JDD.
La présidente de l'association Syrie Prévention Familles et un couple de membres ont été mis en examen vendredi soir pour "association de malfaiteurs terroristes, financement du terrorisme et abus de confiance en relation avec une entreprise terroriste" et placés sous contrôle judiciaire.
Des envois d'argent en Syrie
La présidente Valérie de Boisrolin et les époux Anne et Raymond Duong avaient été placés en garde à vue en début de semaine dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte fin 2016, à la suite d'un signalement de Tracfin, l'office antiblanchiment du ministère des Finances, qui avait détecté ces transferts de fond.
Valérie de Boisrolin, également auteure d'Embrigadée, se voit reprocher d'avoir organisé, via l'association, des envois d'argent à sa fille, une convertie partie en 2013 en Syrie à l'âge de 16 ans, ainsi qu'un virement à une mère qui voulait aider son enfant à revenir en France. Contactée par Le JDD, elle reconnaît les transferts, mais nie avoir ponctionné la trésorerie de l'association à hauteur de 50 000 euros et annonce son intention de démissionner de la structure pour prouver "sa bonne foi".
"Ces associations ne servent pas à ça"
Quant à la famille Duong, dont un fils et une fille ont rejoint la zone de combats à l'été 2014, "la mère des enfants et son mari ont envoyé plusieurs milliers d'euros" via des mandats, a indiqué cette source proche du dossier à l'AFP. "Le problème, c'est que ces associations ne servent pas à ça." Syrie Prévention Familles, qui a absorbé deux associations de parents d'enfants partis pour faire le jihad en Syrie, "gère de l'ordre de 90 000 euros de subventions".
Selon ses statuts, l'association vise à soutenir les familles des "proches embrigadés par des groupes extrémistes", participer à la prévention des départs dans la zone et "aider les familles à maintenir le contact avec leurs proches toujours présents en Syrie et en Irak".
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