Ce que l'on sait des opérations antiterroristes menées en France et en Suisse ce mardi
Dix personnes, neuf hommes et une femme âgés de 18 à 65 ans, ont été arrêtées lors d'opérations antiterroristes en région parisienne, dans le sud de la France et en Suisse, mardi 7 novembre. Franceinfo revient sur ce que l'on sait de ces opérations.
Ils tenaient des propos islamistes "inquiétants" sur les réseaux sociaux. Dix personnes, neuf hommes et une femme âgés de 18 à 65 ans, ont été interpellées lors d'une opération antiterroriste menée en France et en Suisse, mardi 7 novembre dans la matinée.
Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait des perquisitions et interpellations qui ont eu lieu mardi.
Un Suisse de 27 ans interpellé en France
L'individu identifié en Suisse par les enquêteurs est un homme de 27 ans et de nationalité suisse. Il est l'un des neuf hommes arrêtés mardi en France, en région parisienne ainsi que dans les Bouches-du-Rhône et dans les Alpes-Maritimes. A ce stade, le lieu précis de son interpellation reste encore inconnu.
Ce suspect suisse était "en lien" avec un adolescent de 13 ans sur les réseaux sociaux, soupçonné de préparer une attaque jihadiste au couteau. Ce jeune Français a été arrêté le 20 juin en région parisienne, selon des sources proches du dossier. Originaire de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), l'adolescent "était sur le point de passer à l'acte", a indiqué l'une des sources proches de l'enquête. "Une photo de lui avait été trouvée sur les réseaux sociaux, tenant une feuille proclamant son allégeance" au groupe Etat islamique (EI), ont-elles précisé. Ce dernier a été mis en examen par un juge antiterroriste et écroué. C'est le plus jeune suspect connu mis en examen pour un projet terroriste en France.
Huit autres hommes et une femme, âgés de 18 à 65 ans
Huit autres hommes, âgés de 18 à 65 ans, ont été arrêtés en France mardi. Selon les premiers éléments de l'enquête, aucune arme n'a été retrouvée au cours de ces perquisitions. Du matériel informatique a cependant été saisi.
Plusieurs personnes connues des services de renseignement font partie des personnes arrêtées mardi. Deux frères "suivis pour radicalisation" ont ainsi été interpellés dans les Alpes-Maritimes. Selon les informations de franceinfo, cinq des neuf personnes interpellées mardi en France l'ont été dans ce département du sud-est de la France. Les quatre autres ont été arrêtés à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), dans le Val-de-Marne et en Seine-Saint-Denis. Parmi ces personnes figure le ressortissant suisse, sans que l'on ne sache où il a été interpellé.
Plusieurs perquisitions ont également eu lieu en Suisse, dans les cantons de Neufchâtel et de Vaud, a annoncé le ministère public de la Confédération helvétique (MPC) dans un communiqué, mardi. Une jeune femme colombienne de 23 ans a été arrêtée dans ce cadre, précise-t-il : "Le MPC va demander son placement en détention préventive auprès du tribunal des mesures de contrainte compétent. Jusqu’au prononcé définitif du tribunal, la prévenue reste en détention."
Un groupe de discussion au projet flou
Ces suspects prenaient part à un même groupe de discussion sur l'application de messagerie chiffrée Telegram, notamment utilisés par des jihadistes. Leurs conversations ont interpellé les enquêteurs, ont indiqué plusieurs sources proches de l'enquête à l'AFP. Le Parisien affirme que le groupe avait comme projet d'organiser un attentat dans la ville de Nice (Alpes-Maritimes). Des sources policières indiquent pourtant à France 2 qu'ils n'avaient aucun projet d'attentat précis. L'opération, menée en France conjointement par la Sous-direction antiterroriste (Sdat) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), doit "permettre de préciser les contours des projets qu'ils nourrissaient", indique une source judiciaire française.
Une information judiciaire ouverte en France, une procédure pénale lancée en Suisse
Cette opération antiterroriste, organisée conjointement par la France et la Suisse, a été menée dans le cadre de deux récentes procédures judiciaires. Une information judiciaire a été ouverte le 19 juillet en France, pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle, et provocation directe à la commission d'un acte de terrorisme par un moyen de communication au public en ligne". En parallèle, une procédure pénale a été ouverte en Suisse en juin 2016, pour soupçon de violation de la loi fédérale interdisant notamment Al-Qaïda et l'organisation Etat islamique, et pour soupçon de soutien à ces organisations.
Ces procédures ont permis de cibler les individus interpellés mardi. "Les investigations (françaises) ont permis d'identifier un individu en Suisse qui avait une activité particulièrement soutenue sur les réseaux sociaux (Telegram), et ont mis en évidence qu'il avait, dans ce cadre, des contacts avec des individus demeurant en France, avec qui il évoquait notamment des projets d'actions violentes aux contours mal définis à ce stade", a expliqué une source judiciaire.
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