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Taxi Uber : la France n’est pas seule à résister
C’est à présent la Commission européenne qui parle de régulation du secteur. Car chaque pays de l’Union réagit à sa façon : libérale ou protectionniste. En même temps, les tensions se multiplient entre taxis traditionnels et taxis Uber, et pas seulement en Europe.
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Temps de lecture : 4min
Article initialement publié le 10 février 2015
Séoul, Francfort, Paris, Madrid... les nuages s’accumulent pour la société américaine. Dans toutes ces villes, les chauffeurs de taxis traditionnels se sentent menacés de disparition par l'arrivée de Uber. Simplement, car les deux camps ne jouent pas avec les mêmes armes.
Côté taxi : des taxes, des contrôles, une licence, un savoir-faire à démontrer. En France, il faut débourser 200.000 euros pour obtenir la licence et commencer à travailler. Il faut donc clairement emprunter pour devenir taxi.
Côté Uber : libre concurrence, déréglementation, technologie et petit boulot. La flotte est joignable grâce à une application de géolocalisation qui permet au client de prendre le taxi le plus proche.
Uber pop, un sommet de dérèglementation
Au début, il s’agissait juste de créer une flotte Uber de VTC. Contrairement au taxi, le VTC facture la course sans compteur et ne doit pas prendre de client à la volée.
Uber marche bien, partout dans le monde. 162.000 chauffeurs sont affiliés Uber aux Etats-Unis. Ils gagnent en moyenne six dollars de plus par heure que les taxis officiels.
Déjà les dents ont commencé à grincer, chez les taxi et aussi chez les VTC concurrents. Les pouvoirs publics ont volé au secours de la profession qu’ils ont si bien réglementée. La Thaïlande a jugé Uber illégal. La France a réglementé encore un peu plus! Même à San Francisco, au pays de la libre entreprise, Uber a été freiné.
Puis est venu Uberpop. Le sommet de l’économie déréglementée. Avec cette application, tout conducteur peut devenir taxi à la carte. Du covoiturage urbain en quelque sorte, avec son propre véhicule. Les interdits tombent : Grande-Bretagne, Espagne, Corée, Pays-Bas.
En France, le gouvernement s’est engagé à l’interdire.
Citant un quotidien allemand, Libération rapporte les propos de Elzbieta Bienkowska, la commissaire européenne chargée du Marché intérieur et de l’industrie qui annonce préparer un texte de régulation.
«Dans le cas d’Uber, certains Etats de l’UE sont ouverts, d’autres se comportent de manière restrictive. Cela ne correspond pas au marché commun, estime-t-elle. Nous avons besoin de règles homogènes dans toute l’Europe. Une régulation appropriée devrait harmoniser les opportunités et les risques.»
Wait and see donc!
Même le viol
Dans la plupart des cas, l’interdit prononcé par un pays est d’ordre économique et vise à soutenir l’activité des taxis. Mais, à New-Delhi, c’est un fait divers qui a conduit à l’interdiction du service. Une jeune femme de 25 ans a en effet accusé un chauffeur Uber de l’avoir violée dans son véhicule à l’issue d’une course.
Belle occasion pour les autorités, qui ont mis en avant l’absence de garantie qu’apporte le service. Ce n’est pourtant pas Uber qui a fait progresser le nombre de viols dans la capitale de 30% en 2014. En réponse, la société américaine a annoncé qu'elle va équiper son service d'un bouton alerte: une seule pression en cas d'urgence permettra de localiser la personne qui se sent en danger.
Même aux Etats-Unis, le développement de Uber ne se fait pas sans heurt. Ainsi une «Uberiste» a revendiqué un statut d'employée salariée et non de travailleur indépendant. La commission du travail de l'Etat de Californie lui a donné raison, remettant en cause par la même, tout le socle qui fonde le succès de la société Uber: Pas de droits sociaux (retraite et santé) ni de salaire minimum versé. Evidemment Uber a fait appel du jugement
Mais, si le temps s'assombrit pour Uber, la firme continue son développement. Près de cent villes accueillent le service aux dires de la compagnie. Le champion de la déréglementation n'entend pas s'arrêter. Ainsi à Séoul, Uber continue malgré une amende fixée à 800 euros pour le chauffeur interpellé pour activité illégale.
Séoul, Francfort, Paris, Madrid... les nuages s’accumulent pour la société américaine. Dans toutes ces villes, les chauffeurs de taxis traditionnels se sentent menacés de disparition par l'arrivée de Uber. Simplement, car les deux camps ne jouent pas avec les mêmes armes.
Côté taxi : des taxes, des contrôles, une licence, un savoir-faire à démontrer. En France, il faut débourser 200.000 euros pour obtenir la licence et commencer à travailler. Il faut donc clairement emprunter pour devenir taxi.
Côté Uber : libre concurrence, déréglementation, technologie et petit boulot. La flotte est joignable grâce à une application de géolocalisation qui permet au client de prendre le taxi le plus proche.
Uber pop, un sommet de dérèglementation
Au début, il s’agissait juste de créer une flotte Uber de VTC. Contrairement au taxi, le VTC facture la course sans compteur et ne doit pas prendre de client à la volée.
Uber marche bien, partout dans le monde. 162.000 chauffeurs sont affiliés Uber aux Etats-Unis. Ils gagnent en moyenne six dollars de plus par heure que les taxis officiels.
Déjà les dents ont commencé à grincer, chez les taxi et aussi chez les VTC concurrents. Les pouvoirs publics ont volé au secours de la profession qu’ils ont si bien réglementée. La Thaïlande a jugé Uber illégal. La France a réglementé encore un peu plus! Même à San Francisco, au pays de la libre entreprise, Uber a été freiné.
Puis est venu Uberpop. Le sommet de l’économie déréglementée. Avec cette application, tout conducteur peut devenir taxi à la carte. Du covoiturage urbain en quelque sorte, avec son propre véhicule. Les interdits tombent : Grande-Bretagne, Espagne, Corée, Pays-Bas.
En France, le gouvernement s’est engagé à l’interdire.
Citant un quotidien allemand, Libération rapporte les propos de Elzbieta Bienkowska, la commissaire européenne chargée du Marché intérieur et de l’industrie qui annonce préparer un texte de régulation.
«Dans le cas d’Uber, certains Etats de l’UE sont ouverts, d’autres se comportent de manière restrictive. Cela ne correspond pas au marché commun, estime-t-elle. Nous avons besoin de règles homogènes dans toute l’Europe. Une régulation appropriée devrait harmoniser les opportunités et les risques.»
Wait and see donc!
Même le viol
Dans la plupart des cas, l’interdit prononcé par un pays est d’ordre économique et vise à soutenir l’activité des taxis. Mais, à New-Delhi, c’est un fait divers qui a conduit à l’interdiction du service. Une jeune femme de 25 ans a en effet accusé un chauffeur Uber de l’avoir violée dans son véhicule à l’issue d’une course.
Belle occasion pour les autorités, qui ont mis en avant l’absence de garantie qu’apporte le service. Ce n’est pourtant pas Uber qui a fait progresser le nombre de viols dans la capitale de 30% en 2014. En réponse, la société américaine a annoncé qu'elle va équiper son service d'un bouton alerte: une seule pression en cas d'urgence permettra de localiser la personne qui se sent en danger.
Même aux Etats-Unis, le développement de Uber ne se fait pas sans heurt. Ainsi une «Uberiste» a revendiqué un statut d'employée salariée et non de travailleur indépendant. La commission du travail de l'Etat de Californie lui a donné raison, remettant en cause par la même, tout le socle qui fonde le succès de la société Uber: Pas de droits sociaux (retraite et santé) ni de salaire minimum versé. Evidemment Uber a fait appel du jugement
Mais, si le temps s'assombrit pour Uber, la firme continue son développement. Près de cent villes accueillent le service aux dires de la compagnie. Le champion de la déréglementation n'entend pas s'arrêter. Ainsi à Séoul, Uber continue malgré une amende fixée à 800 euros pour le chauffeur interpellé pour activité illégale.
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