Syrie : la France a rapatrié 15 femmes et 32 enfants des camps de prisonniers jihadistes
La France a procédé, mardi 24 janvier, au rapatriement de 15 femmes et 32 enfants qui étaient détenus dans les camps de prisonniers jihadistes dans le nord-est de la Syrie, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Il ajoute que "la France remercie l'administration locale du nord-est de la Syrie pour sa coopération, qui a rendu possible cette opération". "Les mineurs ont été remis aux services chargés de l'aide à l'enfance et feront l'objet d'un suivi médico-social", a précisé le Quai d'Orsay. "Les adultes ont été remises aux autorités judiciaires compétentes", a-t-il ajouté.
Les 15 femmes rapatriées sont âgées de 19 à 56 ans, précise le Parquet national antiterroriste (Pnat) dans un communiqué. Conformément à la procédure, elles ont été immédiatement placées en garde à vue. Sept d'entre elles font l'objet d'un mandat d'arrêt et seront présentés à un magistrat instructeur dans la journée, selon le Pnat. Les huit autres sont placées en garde à vue en exécution d'un mandat de recherche. A l'issue de l'interrogatoire, la plupart d'entre elles seront mises en examen pour "association de malfaiteurs terroriste" et placées en détention provisoire.
Une orpheline de 19 ans et un ado de 13 ans rapatriés
Avant le départ, tous ont été rassemblés lundi dans le camp de Roj, au nord-est de la Syrie. L'avion s'est posé tôt mardi matin sur le tarmac de l'aéroport de Villacoublay (Yvelines), en banlieue parisienne. Les enfants sont pris en charge dans le cadre de procédures d'assistance éducative sous la responsabilité du parquet de Versailles, précise le Pnat.
A bord de l'avion, selon les informations de franceinfo, parmi ces mères et leurs enfants, se trouvaient une jeune orpheline de 19 ans emmenée par ses parents à l'âge de 11 ans, ainsi qu'une autre fille, arrivée en Syrie à l'âge de 15 ans, âgée aujourd'hui de 24 ans, et un jeune garçon de 13 ans et demi kidnappé par son père. Il va pouvoir retrouver sa mère en France. Une vraie attention est portée sur l'adolescence des enfants rapatriés, indique à franceinfo une source proche du dossier.
C'est la troisième fois en sept mois que la France procède au rapatriement de femmes et d'enfants français détenus dans les camps de prisonniers jihadistes. Le Quai d'Orsay avait annoncé le 5 juillet 2022 le rapatriement de 35 enfants et de 16 femmes, puis le 20 octobre, de 40 enfants et 15 femmes. Il reste une centaine d'enfants et une cinquantaine de femmes en Syrie. Après le Comité des droits de l'enfant et la Cour européenne des droits de l'homme, le Comité contre la torture de l'ONU a, à son tour, samedi, condamné le choix de la France de ne pas avoir rapatrié ses ressortissants avant.
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