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Syrie: «Freedom hospital», une BD de Hamid Sulaiman
Publié le 27/03/2016 10:04
Hamid Sulaiman est un artiste plasticien syrien réfugié en France. Il nous raconte dans son premier roman graphique «Freedom hospital» (Arte Éditions/ça et là, avril 2016), les débuts du conflit syrien à travers le destin de Yasmine, une jeune militante pacifiste qui malgré le danger omniprésent décide d’ouvrir un hôpital clandestin.
semblable à beaucoup de petites villes de province syriennes. Si tout au long de ses planches , dans un jeu de contrastes, où l’encre noire domine, Hamid Sulaiman n’oublie pas l’humour, ni le fantastique, - qui sont ces hommes vêtus comme des califes d’un autre temps ? - c’est pourtant le récit au quotidien de la guerre qu’il nous raconte. (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
où se côtoient de nombreux protagonistes: soldats de l’armée fidèle à Bachar el-Assad (150.000 hommes), nombreuses milices (100.000 à 200.000 combattants), hommes du Hezbollah, milice chiite libanaise soutenue par l’Iran, Front Al-Nosra et groupes djihadistes de Daech. (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
«Je pense que personne ne peut raconter exactement ce qui se passe là-bas, même les gens qui y sont en ce moment. J'ai décidé d'écrire «Freedom Hospital» pour représenter la situation de mon point de vue, pas pour l'expliquer. Je n'essaie pas d'être neutre et je ne prétends pas décrire l'exacte réalité, mais il fallait que je crie tout ce qui m’était resté coincé dans la gorge depuis le début de la révolution.» (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
le temps au fil des pages ne s’écoule pas en secondes, mais en nombre de victimes. En cinq ans, le conflit a fait plus de 260.000 morts et un million de blessés. Huit millions de personnes ont été déplacées et près de cinq millions se sont réfugiées dans les pays limitrophes. (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
Sophie, une journaliste franco-syrienne, le Dr Fawaz al-Fawaz, Oualid Abou Qatada un ancien chauffeur de taxi, Zahabiah cuisinière au Freedom Hospital, Haval blessé par balles au cours d’une manifestation, Abou Taysir proche des Frères musulmans et responsable de la milice locale de l’Armée syrienne libre ou encore Salem amnésique après avoir été blessé par balle à la tête. (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
loyalistes ou opposants, kurdes, alaouites ou islamistes radicaux, c’est un portrait de la société syrienne dans toute sa diversité, que nous dessine Hamid Sulaiman. (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
l’engagement politique, les trahisons, les retournements d’alliances de ces individus, «pantins de l’histoire pris dans une tourmente dont les enjeux les dépassent totalement». (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
au sein de cette brutalité, l’amour peut parfois jaillir. Hamid Sulaiman explique dans le journal Le Monde, «vivre en guerre ce n’est pas souffrir tous les jours. D’une certaine façon, la vie continue tu cherches à t’amuser, à vivre…» (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
Mais arrêté plusieurs fois, il décide de fuir la Syrie, le 17 Août 2011, accompagné de sa mère, une avocate proche du Conseil national syrien. (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
Il raconte au journal: «Quand j’y repense, c’est une des plus belles périodes de ma vie (…). Au début des printemps arabes, les gens en Syrie ont commencé à faire des remarques, des blagues (…). Jusque-là, je n’avais jamais parlé politique, même avec mes amis les plus proches (…) C’est la première fois que je voyais des mouvements collectifs dans mon pays. La première fois aussi qu’on pouvait expérimenter la liberté». (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
Hamid Sulaiman vit en France, en tant que réfugié politique, mais il savait qu’en Syrie en tant qu’objecteur de conscience, il serait obligé de quitter son pays pour échapper au service militaire. (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
il a fait des études d’architecture mais sa passion reste la peinture et le dessin. Certaines de ses œuvres ont été exposées à Beyrouth, au Caire et dans plusieurs capitales européennes. En 2014, il a reçu le prix des jeunes talents de l’institution al Mawred al-Thaqafi, une ONG culturelle visant à soutenir des artistes dans le monde arabe. Il a créé la scénographie du spectacle Winter Guest, avec la compagnie du Pas Suivant. Le pacifisme et le rejet du pouvoir arbitraire sont les principaux axes de sa recherche artistique. (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
l’a rattrapé quand la capitale française a été touchée par les attentats et notamment celui visant les dessinateurs de Charlie Hebdo. «Je suis né avec l’état d’urgence et la méfiance. Puis je suis arrivé en France, j’ai arrêté de regarder par-dessus mon épaule dans la rue… et ça revient… Je savais que la démocratie était un processus long, concède l’artiste, mais je n’imaginais pas qu’on entrerait dans cette rivière de sang» confie-t-il au quotidien. (Hamid Sulaiman (https://twitter.com/hamid_sul))
un ami qui a participé aux manifestations à Damas à ses côtés. Emprisonné, il a été torturé à mort par la police secrète syrienne. (Hamid Sulaiman / Arte Éditions/ça et là)
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