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Syrie: Alep, ville martyrisée, appelle le monde à son secours
La ville d’Alep, meurtrie par des jours de bombardements aériens et de tirs d'artillerie, est le principal champ de bataille de la guerre civile en Syrie. De nouveaux raids aériens ont eu lieu le lundi 2 mai 2016 malgré le forcing diplomatique américano-russe. Les habitants essaient de fuir le carnage et appellent au secours.
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La ville syrienne d’Alep est divisée en deux depuis 2012. Le régime du président Bachar al-Assad contrôle les quartiers Ouest, les insurgés les quartiers Est. Plus de 250 civils dont une cinquantaine d'enfants ont péri depuis la reprise le 22 avril 2016 des violences à Alep, la majorité dans des raids menés par l'aviation du régime syrien, en violation de la trêve entrée en vigueur le 27 février à l'initiative de Washington et Moscou.
Aux avions du régime répond l’artillerie lourde des insurgés qui a fait trois victimes civiles le 1er mai, dont un enfant dans les secteurs Ouest. En raison de son passé et de sa position géographique, le régime ne peut laisser Alep à l'opposition armée. «Chacun sait que le camp qui contrôlera Alep aura gagné la guerre», affirme le journaliste Sammy Ketz.
«Régime de calme», «régime de silence»
La Russie et les Etats-Unis mènent un forcing diplomatique avec des intérêts divergents. Moscou soutient le régime, les Etats-Unis la rébellion. Résultat : si toutes les parties conviennent de la nécessité d’une trêve pour arriver à une solution politique, voire un cessez-le feu sur tout le territoire pour Washington, le cas d’Alep est singulier.
Qui sont les rebelles ? Qui sont les terroristes?
Pour Moscou, Ahrar al-Cham et Jaïch al-Islam et Front al-Nosra, présents à Alep, sont à classer parmi les organisations terroristes. Washington a une vision plus nuancée sur ces groupes. Signe des négociations : John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, a expliqué que son pays allait demander aux rebelles modérés de se distancer à Alep du Front al-Nosra, proche d’al-Qaïda, le plus important groupe djihadiste en Syrie après l'Etat islamique.
Tarir le flot des réfugiés
La communauté internationale est notamment soucieuse d'en finir avec la menace des groupes djihadistes qui occupent de vastes territoires en Syrie et en Irak voisin et de freiner la fuite des Syriens arrivés aux portes de l'Europe.
#Syrie Contre la "passivité" de la communauté internationale utiliser les hashtags "#AleppoIsburning", "#Alepbrule " et "#حلب_تحترق".
— hDes Allimes Hélène (@muzahara2) April 30, 2016
Bonjour... "monde libre"!#AleppoIsBurning#AssadCrimes #PutinCrimes#Liberté #Syrie #Siria #Syria#سوريا #حرية pic.twitter.com/JUsizAYnMt
— Révolution Syrienne (@RevolutionSyrie) May 2, 2016
Appel à une solidarité internationale
Face à la tragédie à Alep, le hashtag #AleppoIsburning ( #Alepbrûle) a été relayé massivement sur les réseaux sociaux, appelant à des manifestations de solidarité dans plusieurs pays du 30 avril au 7 mai 2016. Il ne resterait plus que 25 médecins pour près de 250.000 habitants dans la partie orientale de la ville contrôlée par les insurgés.
La mort du pédiatre Mohammad Wassim Maaz, d'un dentiste, de trois infirmiers et de 22 autres civils dans un bombardement aérien sur l'hôpital al-Qods d’Alep le 27 avril a eu un écho retentissant sur les réseaux sociaux. Depuis, rien ou presque n’a changé. Alep est toujours sous un déluge de feu.
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