La Turquie affirme avoir détruit une "installation d'armes chimiques" en Syrie
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Ankara a en réalité frappé l'aéroport militaire de Kweires, où aucune arme chimique ne serait entreposée.
La Turquie a affirmé, samedi 29 février, avoir détruit une "installation d'armes chimiques" du régime de Damas dans le nord-ouest de la Syrie, en représailles aux frappes aériennes qui ont tué plus de 30 militaires turcs jeudi. Sous couvert d'anonymat, un haut responsable turc a indiqué que cette installation était située à 13 km au sud d'Alep. "Un grand nombre d'autres cibles du régime" ont également été détruites dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-il ajouté, sans fournir d'autre détails.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a toutefois affirmé qu'Ankara avait en fait bombardé l'aéroport militaire de Kweires, situé à l'est d'Alep où, selon cette ONG, aucune arme chimique n'est entreposée. Le régime de Damas a plusieurs fois été accusé d'avoir utilisé des armes chimiques depuis le début du conflit en Syrie, en 2011. Il dément, affirmant s'être débarrassé de son arsenal chimique, ce dont doutent nombre d'observateurs.
Une possible rencontre Erdogan-Poutine
Ces nouvelles frappes turques interviennent après la mort d'au moins 34 militaires turcs dans des bombardements attribués par Ankara au régime de Bachar Al-Assad dans la région d'Idleb (nord-ouest de la Syrie) depuis jeudi. L'escalade entre Ankara et Damas a aussi tendu les rapports entre la Turquie et la Russie, l'un des principaux soutiens du régime syrien. Vendredi, le président Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe, Vladimir Poutine, ont eu un entretien téléphonique lors duquel ils ont exprimé leur "inquiétude". Les deux dirigeants pourraient se rencontrer à Moscou la semaine prochaine, selon le Kremlin.
Ces dernières semaines, le président Erdogan a plusieurs fois sommé les forces syriennes de se retirer de certaines zones à Idleb d'ici la fin février, menaçant sinon de l'y contraindre par la force. En théorie, ce délai arrive à expiration samedi à minuit.
Le régime syrien, appuyé par Moscou, mène depuis décembre une offensive pour reprendre la province d'Idleb, ultime bastion rebelle et jihadiste. Les combats et bombardements ont provoqué une catastrophe humanitaire, faisant près d'un million de déplacés. Le conflit en Syrie a fait plus de 380 000 morts depuis 2011.
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