Offensive en Syrie : l'armée de Bachar al-Assad dans un état de "déliquescence avancée", selon un chercheur

La "crise économique" et "une démotivation des personnes" sont les raisons avancées par David Rigoulet-Roze, chercheur à l'IFAS.
Article rédigé par franceinfo
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Des questions se posent quant au sort de dizaines de milliers de prisonniers et disparus en Syrie, dont on n'a toujours pas retrouvé les corps. (Omar HAJ KADOUR / AFP)

David Rigoulet-Roze, chercheur à l’Institut Français d’Analyse Stratégique et rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques, a donné des clés de compréhension de l'avancée très rapide des rebelles en Syrie, vendredi 6 décembre, sur franceinfo. Il explique que ces derniers "ont trouvé peu de résistance en face", de la part de l'armée du régime de Bachar al-Assad. "Probablement, eux-mêmes ont été surpris de la rapidité de leur avancée, d'abord avec la prise d'Alep".

Des militaires déposent les armes

Le groupe de rebelles islamistes se tourne désormais vers Homs dans l'objectif de renverser le régime de Bachar al-Assad. De leur côté, les militaires de l’armée se considèrent déjà vaincus. Ils sont des centaines à déposer les armes. Cela s'explique par une armée dans un état de "déliquescence avancée", dixit David Rigoulet-Roze. "C'est largement lié à la crise économique, mais aussi à une démotivation des personnes. Damas a voulu augmenter la solde des militaires et ça montre bien que la situation est problématique pour le régime", complète-t-il.

Autre raison de la déroute de l'armée nationale syrienne : une défaillance de ses soutiens historiques, notamment de la Russie et de l'Iran via le Hezbollah. "Le Hezbollah a été laminé dans sa confrontation avec Israël au Liban et il a dû rapatrier une partie de ses effectifs présents en Syrie sur plusieurs bases", détaille David Rigoulet-Roze. "La Russie, elle, est largement mobilisée en Ukraine. Le déficit de ces deux soutiens fait que l'armée nationale du régime s'est retrouvée seule".

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