Mme Khaman Zrar Assad sur les réfugiés Kurdes de Syrie au Kurdistan
A combien évalue-t-on le nombre de Kurdes de Syrie (communauté de 2 millions de personnes) à avoir passé la frontière vers le Kurdistan ?
Il n’y a pas de chiffres exacts concernant l’arrivée au Kurdistan de Kurdes venus de Syrie. Probablement plus de 3.500. Et il en arrive chaque jour.
Beaucoup sont déjà partis en Turquie ou en Europe, notamment. Pour l’heure, les autorités de la région arrivent à gérer la situation. Les réfugiés arrivent nombreux à Dohouk, ville proche de la Syrie (où certains sont accueillis dans le camp Domiz, NDLR).
Comment y sont-ils acceptés ? Et quels sont les liens entre les Kurdes de chaque côté de la frontière ?
Ils trouvent au Kurdistan un accueil chaleureux, d’autant qu’ils possèdent la même langue, la même culture et ont souvent des liens familiaux dans la région. Certaines familles vivent à cheval sur trois frontières (Turquie, Syrie, Irak).
Les Kurdes d’Irak n’ont pas oublié l’accueil de leurs frères syriens dans les années 80 et au début des années 90 quand eux-mêmes étaient persécutés et se réfugiaient en Syrie.
Comment voit-on le conflit syrien au Kurdistan ?
Les événements de Syrie concernent l’Irak en général et le Kurdistan irakien en particulier.
Active et importante économiquement et politiquement, la région souhaite encourager la stabilité, la modernité et la démocratie en Syrie. Car ce sont souvent les minorités, comme les chrétiens et les Kurdes, qui payent en premier un lourd tribut aux dictatures ou aux guerres civiles.
Ainsi, en décembre 2011 à Erbil (capitale du Kurdistan en Irak, NDLR), l’autorité kurde a organisé un cycle de conférences entre les composantes de la région – personnalités kurdes, syriennes et arabes – pour parler de l’avenir et réfléchir à un système alternatif pour sortir de la crise. Il faut encourager les populations à avoir le choix de vivre dans un système où on les respecte.
Aujourd’hui, les Kurdes de Syrie fuient un régime dans lequel ils n’ont pas confiance et qui a organisé des massacres en 2004 (à Qamichli, notamment, NDLR).
Pour autant, ils ne font pas non plus confiance à l’opposition syrienne. Ils estiment qu’elle n’a pas de politique claire les concernant. Notamment, elle ne les accepte pas en tant que nation kurde.
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