Les Druzes du Golan pourront-ils exporter leurs pommes en Syrie?
Le transit des cagettes de pommes est l’une des rares occasions où la ligne de démarcation qui sépare le Golan de la Syrie est franchie. Les Druzes syriens en produisent 80.000 tonnes par an et en exportent un quart vers la Syrie. Mais depuis que l’armée régulière syrienne a perdu, le 27 août 2014, le contrôle du point de passage de Kuneitra, ville fantôme sur les hauteurs du Golan, les cultivateurs de pommes redoutent un manque à gagner.
«J'espère que la situation va se débloquer en Syrie, et que nous pourrons y retourner un jour. J'espère d'ailleurs que nos pommes ne seront pas les seules autorisées à y aller», s’inquiète Salman Ibrahim, un producteur de pommes de 56 ans, résidant à Majdal Shams, ville de 10.000 âmes accrochée au pied du Mont Hermon.
Depuis 2011 et le début de la guerre civile en Syrie, les laissez-passer délivrés au cas par cas par l’armée israélienne ne sont quasiment plus accordés aux résidents israéliens de cette localité afin qu’ils se rendent en Syrie pour visiter leurs proches, se marier ou étudier à Damas, située à quelques dizaines de kilomètres de là.
Le plateau, conquis en 1967 par l'armée israélienne lors de la guerre des Six-Jours et annexé en 1981 en tant que région israélienne, abrite près de 18.000 à 20.000 Druzes, musulmans issus du chiisme ismaélien. La plupart d'entre eux sont apatrides, ayant perdu leur nationalité syrienne et refusé la carte d'identité israélienne.
Les Druzes syriens passent pour être majoritairement pro-Assad. Mais à Majdal Shams, une minorité de «réformistes» a lâché le président syrien, Bachar al-Assad, et manifesté contre lui.
L'avancée des djihadistes de l'Etat islamique est parvenue à dissiper les divergences d’opinions. «Nous sommes désormais unis dans le même espoir que cette guerre finisse et que ces terroristes sans état d'âme s'en aillent», affirme Nagha Abd El-Wali, une habitante.
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