Démoralisés, sous-payés, les djihadistes de Daech se font rares et désertent
200 djihadistes par mois au lieu de 1.500, voire 2.000, il y a moins d’un an. Le général américain Peter Gersten, chargé du renseignement au sein de la coalition internationale de lutte contre Daech, y voit plusieurs raisons. Sur la base de nouveaux documents internes de l’EI, il affirme que l’organisation n’arrive plus à assurer ses dépenses et fait face à une gronde des djihadistes. Daech est à la recherche de la moindre économie. Ainsi, il est demandé aux combattants de ne plus conduire les voitures de fonction pour raisons personnelles et d’utiliser moins d’électricité.
Selon le général américain, le moral des troupes est au plus bas : «Nous sommes en train de constater actuellement une augmentation de désertions. Nous assistons à une rupture de leur moral. Nous constatons leur incapacité à payer. Les combattants tentent de quitter Daech.» L’Etat Islamique a exécuté en mars 2016 huit de ses combattants néerlandais, certains d’origine marocaine, accusés de tentative de désertion et de sédition, a révélé l’organisation «Raqqa est massacrée en silence».
Une perte entre 300 et 800 millions de dollars
La décision du Conseil de sécurité de l’ONU de frapper Daech au portefeuille commence à porter ses fruits. Les frappes aériennes ciblées contre les puits de pétrole, les convois de camions ont aussi poussé l’organisation djihadiste à revoir son fonctionnement. Selon Peter Gersten, les pertes financières subies par Daech s’élèveraient entre 300 et 800 millions de dollars. En janvier 2016, dans un document interne publié par The Independent, montrait que l’EI avait revu drastiquement les salaires à la baisse: «Eu égard aux circonstances exceptionnelles auxquelles Daech est confronté, il a été décidé de réduire de moitié les soldes versées à tous les moudjahidines. Personne n'échappera à cette décision, quel que soit son poste.»
Sur le plan militaire, le renforcement du contrôle de la frontière avec la Turquie, l’isolement de Raqqa (Syrie) et de Mossoul (Irak) fiefs de Daech et les frappes aériennes de la coalition et de la Russie fragilisent l’organisation qui se trouve acculée à pressurer les populations et ses combattants. Au risque de multiplier les désertions et de créer les conditions d’une rébellion.
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