Cet article date de plus de huit ans.

Amaq : l’agence de presse, vitrine des revendications de Daech

Le triple attentat-suicide qui a frappé le 28 juin 2016 l'aéroport d'Istanbul n’a pas encore de revendication, mais les autorités soupçonnent Daech qui, à ce jour, n'a pourtant jamais revendiqué une attaque sur le sol turc. Une infographie publiée par l’agence Amaq, principal canal de diffusion des revendications de l'EI, évoque la présence «d’unités secrètes» dans plusieurs pays dont la Turquie.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min


Un communiqué bleu et rouge avec une date, un lieu et le sigle de l’Etat islamique. Voilà comment Daech revendique en arabe et dans plusieurs autres langues ses attentats dans le monde. Il en a été ainsi pour les attaques de Paris, de Bruxelles ou de Tunis. Mais depuis quelques mois déjà, les observateurs de la propagande djihadiste suivent de près les publications d’une agence prénommée Amaq, très prompte à réagir après les attaques terroristes.
 

Fausse agence et vrais infos
Le nom d’Amaq est apparu pour la première fois fin 2014, lors de la bataille de Kobané, la ville kurde frontalière du nord de la Syrie, comme le rapporte le groupe américain, site spécialisé dans la surveillance des organisations djihadistes. L’agence de presse diffusait des images brutes de combats relayées ensuite par les djihadistes sur les réseaux sociaux. «Leur ligne de conduite est de coller un maximum à la réalité. Quand ils perdent, ils parlent rarement mais ils ne donnent pas de fausses informations pour garder une crédibilité aux yeux de leur public», explique Wassim Nasr, journaliste à France 24, auteur de l'Etat islamique le fait accompli.

Première revendication
Amaq, qui peut être consultée sur une application mobile Androïd, relaie toutes les actions de Daech dans ses bastions mais aussi à l’étranger. En décembre 2015, elle revendique l’attentat de San Bernardino aux Etats-Unis sous forme de dépêche d’agence en parlant d’une attaque menée par «des partisans de l’Etat islamique». Depuis, ladite agence de presse est devenue le principal canal de diffusion des revendications du groupe avant le communiqué officiel. «Ils ont besoin de réagir vite, de donner une information rapide et accessible à un large public, la propagande pure prend du temps à fabriquer», précise Wassim Nasr. 
 
Un outil de propagande
Amaq tente de fonctionner comme une agence de presse avec des dépêches très factuelles parlant de «combattants de l’Etat islamique» et pas de «soldat du Califat», de «morts» et non de «croisés» ou de «mécréants» pour toucher un large public. «Ce n’est évidemment pas une agence de presse au sens traditionnel, même si elle fait tout pour s’en donner l’apparence, il s’agit d’un outil de propagande de l’Etat islamique qui parfois sert de pré-revendication», souligne le journaliste américain Bob Woodward sur le site decryptnewsonline.  

Daech qui maîtrise parfaitement la propagande peut compter sur plusieurs canaux de diffusion.

Outre l'agence Amaq, il y a notamment la radio Al Bayan et le mensuel Dabiq publié en plusieurs langues.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.