Cet article date de plus de neuf ans.

Syrie : les opérations de l'armée française vont-elles changer quelque chose ?

A partir de ce mardi, la France s'engage militairement en Syrie en programmant des vols de reconnaissance et peut-être prochainement des frappes aériennes. Paris change donc de stratégie, mais cela ne suscite pas la moindre réaction de Washington.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Illustration : Un rafale au cours d'un exercice en Bretagne © MaxPPP)

Les avions de l'armée française devraient effectuer dans les prochains jours leurs premiers vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie. C'est François Hollande qui l'a annoncé lundi au cours de sa sixième conférence de presse. Paris change donc de stratégie et envisage très clairement d'organiser des frappes sur les positions de Daech en Syrie, tout comme la Grande-Bretagne d'ailleurs qui vient de mener ses premiers raids dans le pays.

A LIRE AUSSI >  Expliquez-nous ... les raids en Syrie

Les Etats-Unis, seuls aux commandes

Du côté de Washington, il n'y a eu aucune réaction officielle pour l'heure. Les autorités américaines ont toujours dit qu'elles laissaient chaque pays choisir sa propre implication dans la coalition. D'ailleurs, les frappes des Britanniques et dans un futur proche, celles de la France, ne changent pas grand chose aux priorités de Washington.

Au sol, des troupes locales sont formées pour combattre les djihadistes de l'Etat islamique et dans le renseignement, pour obtenir des informations permettant de cibler les dirigeants terroristes. Sur ces opérations 100% américaines, Washington reste très discret. 

Des frappes "symboliques"

Dans ce contexte, l'appui aérien français resterait purement symbolique. Les Etats-Unis disent et répètent que tout ce qui renforce la coalition est le bienvenu, mais ils savent que ce n'est pas quelques frappes supplémentaires qui modifieront le cours de la guerre.

A LIRE AUSSI >  Barack Obama renforce la présence militaire américaine en Irak

Un accueil mitigé de la population syrienne

Beaucoup de Syriens, originaires de la région de Raqqa où Daech est installé, sont aujourd'hui réfugiés à Bodrum en Turquie et pour eux les frappes éventuelles de la France seraient "inutiles". "Il bombardera tant qu'il voudra mais il ne se passera rien, explique Hussein, réfugié syrien. Le seul moyen de venir à bout des djihadistes, c'est de s'appuyer sur les groupes rebelles. Ceux qui combattent déjà le groupe Etat islamique, ceux qui sont déjà sur le terrain."

Témoignages de Syriens recueillis à Bodrum, en Turquie par Omar Ouahmane

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.