Syrie : les Etats-Unis réclament un cessez-le-feu pour Alep

En dix jours, 250 personnes ont perdu la vie à Alep, ravagée par les bombardements du régime sur les quartiers rebelles. Faire cesser le bain de sang dans la deuxième ville de Syrie est devenue la priorité de John Kerry, faute de quoi le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis la fin février n'aura plus aucun sens. "Les heures que nous vivons sont des heures critiques" , d'après le chef de la diplomatie américaine, arrivé à Genève ce dimanche soir. 

Les forces gouvernementales, qui tiennent le secteur ouest, ont multiplié les bombardements sur les zones civiles, y compris les hôpitaux. Des barrils d'explosifs ont été largués sur la seule voie d'accès aux quartiers rebelles, qui permet à la nourriture et aux médicaments de rentrer, mais aussi aux civils de s'enfuir. Le régime de Damas cherche à reprendre le contrôle de l'ensemble de la ville, devenue la base arrière des insurgés, à moins de 100 kilomètres de la Turquie.  

Jusqu'ici, au nom de la lutte contre la menace terroriste, Moscou soutenait ouvertement son allié syrien, assurant que les djihadistes du front Al Nosra étaient largement présents à Alep. Mais l'indignation est mondiale : même le Pape a fait part de sa profonde douleur devant la spirale de la violence à Alep. Les Russes pourraient donc faire entendre raison à Bachar el Assad. Moscou confirme que des négociations actives seraient en cours pour appliquer une trêve. Si rien ne change, l'opposition menace de boycotter la prochaine session de négociations de paix qui doit se tenir à la mi-mai à Genève.

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