Syrie : les ambassades française et américaine attaquées par des partisans du régime

A l’ambassade de France à Damas, les gardes ont dû ouvrir le feu à balles réelles, réussissant à repousser les manifestants avant qu’ils ne pénètrent à l’intérieur de la représentation diplomatique.

Ces affrontements ont fait trois blessés, selon le Quai d'Orsay. Qui condamne fermement cette attaque. “Devant la passivité des forces de l'ordre, les agents de sécurité de l'ambassade ont été contraints d'effectuer trois tirs de sommation pour empêcher la multiplication d'intrusions dans le périmètre de l'ambassade ”, raconte le porte-parole du Quai, Bernard Valero.

Puis la scène s'est répétée à l'ambassade. Le Quai d'Orsay dénonce ce soir "des attaques récurrentes ".

A l’ambassade des Etats-Unis, les manifestants ont réussi à atteindre le bâtiment : ils ont brisé des vitres et déployé un drapeau syrien sur une façade de l’ambassade. L’ambassadeur américain a été copieusement injurié, notamment traité de "chien ".

Ce déchaînement de violence, sans doute peu spontané, a été provoqué par les visites des deux diplomates la semaine dernière à Hama. L’ambassadeur français et l’ambassadeur américain sont allés apporter leur soutien public aux opposants au régime al-Assad, à la veille de la grande manifestation de vendredi.  Des initiatives mal digérées par le régime de Damas : les deux hommes ont été convoqués ce week-end par le ministre syrien des Affaires étrangères, qui les a accusés d’ingérence dans les affaires intérieures syriennes.

Samedi soir déjà, l’ambassade de France à Damas avait été la cible de nombreuses dégradations, de même que le consulat d’Alep. L’ambassadrice de Syrie à Paris a été convoquée à son tour dimanche soir au Quai d’Orsay.

C’est à Hama, la grande ville du centre de la Syrie, que se concentrent les plus importantes manifestations d’opposants au régime al-Assad depuis le soulèvement populaire il y a quatre mois. En 1982, la répression menée par le régime de Bachar al-Assad, père de l’actuel homme fort de Damas, avait fait entre 10.000 et 25.000 morts dans les rangs des fondamentalistes sunnites.