Syrie : la France et les Etats-Unis s'interrogent sur les frappes russes
L'armée russe affirme avoir touché huit cibles de l'Etat islamique en Syrie ce mercredi. Mais les Occidentaux, qui frappent déjà Daech depuis l'été 2014 en Irak comme en Syrie, soupçonnent le Kremlin de vouloir avant tout réhabiliter Bachar al-Assad.
Le chef de l'opposition syrienne soutenue par les Occidentaux, Khaled Khodja, a déclaré que 36 civils avaient été tués dans des zones dont l'Etat islamique et le Front al-Nosra lié à Al-Qaïda étaient absents. Pour le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, les "premières indications" montraient que les zones touchées "n'étaient pas contrôlées par Daech" .
Même son de cloche du côté du Pentagone, qui a indiqué que "les frappes russes ne visaient probablement pas l'Etat islamique". Selon un responsable américain, des frappes russes ont eu lieu dans la région d'Al Ghab dans la province d'Hama où les djihadistes ne tiennent pas de positions. Une approche "vouée à l'échec" , a déclaré le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter : "Ce qu'ils font va mal tourner et est contre-productif".
Moscou se défend
Moscou a réfuté les soupçons et les accusations des Occidentaux sur la nature des cibles visées. Une vingtaine de frappes ont été conduites, selon le ministère russe de la Défense, et ont permis la destruction de huit postes de commandement et centres opérationnels de Daech dans des zones montagneuses sans toucher d'infrastructures civiles.
Les Occidentaux voient dans cette intervention une opération de sauvetage du régime de Bachar al Assad dont Moscou affirme qu'il doit être associé à un règlement politique, scénario que certains pays, comme les Etats-Unis et la France, refusent.
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