Syrie : l'opposition accuse l'armée d'avoir tué 1.300 personnes dans une attaque chimique
Selon l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme (OSDH), organisation d'activistes basée à Londres, le bombardement mené mercredi par l'armée syrienne contre des positions rebelles dans la Ghouta de Damas, à l'est de la capitale, est le plus violent depuis le début du conflit syrien, en 2011.
Selon plusieurs activistes, les forces fidèles au président Bachar al-Assad auraient fait usage pendant ce bombardement d'armes chimiques, un gaz neurotoxique très puissant. Au moins 213 personnes, dont des dizaines de femmes et d'enfants, auraient été tuées, selon des sources médicales sur le terrain. L'opposition syrienne, elle, évoque le chiffre ahurissant de 650 tués, au moins.
Le régime dément
Si les faits étaient clairement avérés, il s'agirait d'un cas flagrant de violation du droit international ; pour l'instant, l'utilisation d'agents chimiques pendant le conflit n'a pas été démontré.
Peu après la révélation de cette attaque, le régime syrien a démenti, sur la télévision d'État, avoir utilisé du gaz neurotoxique. Ces informations sont "totalement fausses " affirme l'agence de presse officielle Sana, accusant les chaînes satellitaires comme Al-Jazeera et Al-Arabiya de diffuser des informations "infondées ".
L'ONU a envoyé des inspecteurs
À ce propos, les preuves n'ont pas été clairement apportées. Les États-Unis, notamment, affirment que l'armée a franchi ce que Barack Obama a qualifié de "ligne rouge ". Mais sans que cela change les plans de la communauté internationale.
En mai dernier, le témoignage de deux reporters du Monde ** avait poussé la France à reconnaître que du gaz sarin avait bien été utilisé. Les Nations Unies, de leur côté, restent prudentes. Des inspecteurs sont arrivés dimanche dernier, avec l'autorisation de Damas d'enquêter sur différents sites, pour déterminer si oui ou non des armes chimiques ont été utilisées depuis le début du conflit.
Les militants de l'OSDH demandent désormais à l'ONU de se déplacer sur les lieux du bombardement, afin de coordonner l'aide humanitaire et "lancer une enquête afin de déterminer qui est responsable du bombardement et leur demander des comptes ". Une demande relayée par la Ligue arabe, et par la France ; François Hollande a évoqué la situation lors du Conseil des ministres ce mercredi. La Grande-Bretagne, de son côté, en appelle au Conseil de sécurité de l'ONU.
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