Sur ordre du président Medvedev, les archives d'Etat russes ont mis en ligne des documents sur le massacre de Katyn
22.000 officiers polonais avaient été abattus en 1940 dans la forêt de Katyn (Russie), à Kharkiv (Ukraine) et à Mednoïe (Russie). Ils étaient prisonniers de l'armée soviétique qui avait envahi le 17 septembre 1939 les régions polonaises de l'Est.
La publication de ces textes a avant tout une portée symbolique, le secret ayant été levé en 1992.
Toutefois, de nombreux documents sont toujours maintenus secrets, malgré les demandes répétées de la Pologne de les déclassifier et de les lui fournir.
"Sur décision du président de la Fédération de Russie, Dmitri Medvedev, les copies électroniques de documents originaux sur le 'problème de Katyn' du 'dossier n°1' ont été publiés", est-il écrit sur le site de l'Agence fédérale des archives, rusarchives.ru.
Une note du chef du NKVD, Lavrenti Beria, portant la signature du dictateur soviétique Joseph Staline, où il est proposé d'exécuter les officiers polonais arrêtés, figure parmi les sept documents mis en ligne.
"Ces documents ont été déclassifiés en septembre 1992, et sur ordre du président russe Boris Eltsine, les copies ont été transmises à la partie polonaise", a indiqué un communiqué des archives russes.
Le chef des Archives fédérales russes Andreï Artizov a indiqué que ces documents avaient été mis en ligne pour réduire au silence ceux qui nient que l'URSS était coupable de ce massacre. "Certains disent que le crime de Katyn est un faux, que les documents (le prouvant) sont des faux (...) c'est pourquoi la décision a été prise de mettre en ligne la forme électronique des originaux", a-t-il précisé, cité l'agence RIA Novosti.
La question des massacres de milliers d'officiers polonais, notamment à Katyn, empoisonne depuis des années les relations entre la Russie et la Pologne. Pendant des décennies, l'URSS avait accusé l'armée allemande d'avoir commis ces assassinats. Ce n'est qu'en avril 1990 que le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev a fini par reconnaître la responsabilité de son pays.
La mise en ligne des documents survient sur fond de décrispation des tensions entre Moscou et Varsovie après la mort du président polonais Lech Kaczynski, le 10 avril, dans l'avion qui les amenait à Smolensk pour commémorer le 70e anniversaire du massacre de Katyn.
Poutine à Katyn
Un crime "ne peut être justifié d'aucune manière", a déclaré le Premier ministre russe Vladimir Poutine, le 7 avril à Katyn. C'est la première fois que l'ancien président se rendait dans cette ville de l'ouest russe, lieu du massacre de milliers d'officiers polonais par la police politique de Staline. Il était en compagnie de son homologue polonais Donald Tusk, pour rendre hommage aux officiers polonais et aux victimes soviétiques de la terreur stalinienne qui y reposent. Le Premier ministre russe n'a toutefois jamais prononcé le mot de pardon, que certains attendaient de lui en Pologne. "Au nom des relations futures entre nos deux pays, nous devons éviter l'écueil des malentendus", a-t-il dit. "Sommes-nous capables de transformer un mensonge en réconciliation ? Nous devons y croire", a-t-il ajouté, tout en estimant que la Russie et la Pologne avaient encore "du chemin à parcourir en vue de la réconciliation".
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