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Standard & Poor's sous la menace d'une poursuite en justice par les Etats-Unis

Le département américain de la Justice reproche à l'agence de notation d'avoir sous-évalué les risques de certains actifs immobiliers à l'origine de la crise financière. L'agence se défend d'avoir sous-estimé ces risques de façon volontaire et entend prouver sa "bonne foi".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Charles Platiau Reuters)

Pour la première fois
depuis la crise financière de 2007-2008, les Etats-Unis s'en prennent
directement à une agence de notation. Le département américain de la Justice
(DoJ) a indiqué qu'il comptait déposer une plainte civile contre l'agence de
notation Standard & Poor's (S&P). C'est l'agence elle-même qui a révélé
l'information dans un communiqué.

Les procureurs de plusieurs
Etats pourraient se joindre à cette plainte (étant donné qu'une plainte
collective est possible aux Etats-Unis). Jusqu'à présent, les autorités
américaines s'en étaient plutôt prises aux banques. La plainte concernerait,
selon S&P, les "notations en 2007 de certaines obligations
américaines adossées à de la dette
".

Des accusations
"injustifiées " selon Standard & Poor's

En clair, Standard &
Poor's est accusée d'avoir délibérément sous-évalué le risque que représentaient certains
actifs financiers liés à des emprunts immobiliers à risque, les fameux
"subprimes". Ce sont ces actifs en particulier qui ont engendré la
crise économique et financière qui s'est étendue au monde entier à partir de
2007-2008. Les agences de notation, dont le rôle est d'évaluer la crédibilité
des acteurs économiques et de leurs actifs, sont très critiquées pour ne pas
avoir vu venir la crise.

Dans son communiqué,
S&P déclare qu'elle "se défendra vigoureusement " contre
ces accusations qu'elle qualifie d'erronées et "injustifiées ".
"Le DoJ aurait tort d'affirmer que les notes de S&P étaient
motivées par des considérations commerciales et pas octroyées de bonne foi
",
explique l'agence. 

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