Soweto : l'hommage à "mon président noir"
Il y avait peut-être plus de journalistes que d'habitants, par moment. Mais l'émotion était bien palpable au 8115 Vilakazi Street à Soweto, l'ancienne maison des Mandela qui est depuis devenue un musée-mémorial. "Dans notre culture les hommes ne pleurent pas. Mais j'ai versé une larme la nuit dernière. Il est le père de notre nation" , raconte cet home.
"Nous sommes ici à cause de Tata (Père). Il était tout pour nous, il était comme un père pour nous tous. Nous allons commémorer sa vie pendant tout le mois de décembre" , explique cette femme qui a passé la nuit devant la maison - une veillée de recueillement s'y est organisée spontanément.
Le pays "s'est préparé"
"Nous redoutions le jour où ce noble géant mourrait" , enchaîne un homme, qui a placardé sur sa voiture ces affichettes "Mon président noir" et "Tu t'es battu contre les dominations noire et blanche, dankie (merci en afrikaans) fils" .
Devant l'église catholique Regina Mundi, qui fut un haut lieu de résistance à l'apartheid, tout est calme ce vendredi matin. Une trentaine de fidèles ont pris place pour l'office du matin. Prières et cantiques s'élèvent en anglais et en zoulou.
"Il est enfin en paix, après une très longue agonie" , commente une jeune femme. Et le père Sebastian, qui a grandi dans le township, conclut : "C'est un triste jour pour nous, mais l'Afrique du Sud et le monde s'étaient préparés, et peuvent remercier Dieu pour ce qu'il a fait dans sa vie" .
C'est devant l'actuelle maison de Mandela que les Sud-Africains ont commencé à se rassembler. Quelques centaines de personnes, qui chantent et dansent toujours vendredi matin, à Johannesburg. "Mandela yo, Mandela yo. Réveillez-vous, réveillez-vous, Madiba veut des soldats, ne dormez pas" , scandent-elles.
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