Le droit Ă  l'avortement sera absent des nouveaux engagements du G7, aprĂšs l'opposition de l'Italie de Giorgia Meloni

Les Etats-Unis, la France et l'Union européenne souhaitaient conserver, dans la déclaration finale du sommet, une formulation adoptée en 2023 au Japon mentionnant "l'accÚs à un avortement sûr et légal".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, Ă  Fasano (Italie), le 13 juin 2024, lors du sommet du G7. (BARIS SECKIN / AFP)

C'est devenu le principal point de friction du sommet du G7 en Italie. Le droit à l'avortement ne sera pas inscrit dans les engagements des pays du G7, selon un projet de déclaration finale consulté vendredi 14 juin par l'AFP. En cause : les résistances de l'Italie, qui préside cette édition du sommet organisée à Borgo Egnazia. Sur fond de tensions entre la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, et Emmanuel Macron.

Cette décision représente un changement de taille par rapport au dernier sommet d'Hiroshima, au Japon, en 2023. Le communiqué adopté à son issue avait affiché l'attachement des Etats du G7 à "l'accÚs à un avortement sûr et légal et à des prestations de soin post-avortement".

Un bras de fer sur fond de campagne

Le sujet a donnĂ© lieu Ă  un bras de fer en coulisses, jeudi et vendredi. Les Etats-Unis, la France et l'Union europĂ©enne, notamment, souhaitaient conserver cette formulation. Paris voulait mĂȘme la renforcer. Mais Giorgia Meloni, Ă  la tĂȘte d'une formation ultraconservatrice et qui assure la prĂ©sidence tournante du G7, a refusĂ© catĂ©goriquement de l'Ă©crire Ă  nouveau noir sur blanc.

"Nous réitérons nos engagements de la déclaration des dirigeants à Hiroshima en faveur d'un accÚs universel, adéquat, abordable et de qualité aux services de santé pour les femmes, y compris les droits et la santé sexuels et reproductifs de maniÚre complÚte pour tous", se borne à dire le projet de texte consulté par l'AFP.

InterrogĂ© par la presse sur l'absence du mot "avortement", Emmanuel Macron a dit "le regretter" tout en "respectant" une politique qui dĂ©rive du "choix souverain" des Italiens. "On n'a pas les mĂȘmes choix. La France, elle a intĂ©grĂ© ce droit des femmes Ă  l'avortement, la libertĂ© de disposer de son corps dans sa Constitution", a-t-il revendiquĂ©.

"C'est une grave erreur" de "faire campagne Ă©lectorale en utilisant un forum prĂ©cieux comme le G7", a rĂ©torquĂ© Giorgia Meloni, en rĂ©fĂ©rence Ă  l'approche des Ă©lections lĂ©gislatives anticipĂ©es dĂ©cidĂ©es par le prĂ©sident français, aprĂšs un scrutin europĂ©en dont l'extrĂȘme droite est sortie renforcĂ©e en Italie et en France.

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