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Sinaï : "Qu’est-ce qui peut provoquer un événement brutal et soudain... C’est une explosion"

La piste de l’attentat se précise dans le crash de l’Airbus A 321 de la compagnie russe Metrojet samedi dernier dans le Sinaï, en Egypte. Michel Polacco, spécialiste défense-aéronautique à France Info, nous explique ce qu’on peut conclure des dernières informations connues de l'enquête.
Article rédigé par franceinfo
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  ("Il faudra analyser les débris de l’avion, ce sera absolument essentiel, pour pouvoir s’assurer qu’il y avait bien des explosifs à bord de cet avion" (Michel Polacco) © Maxppp)

Six jours après le crash d’un Airbus russe en Egypte, la piste de l’attentat se précise. L’analyse des boîtes noires est en cours mais selon une indiscrétion, l’enregistreur des paramètres de vol confirmerait le caractère "brutal et soudain de l’événement ". "Tout est normal pendant le vol et brutalement plus rien ", précise cette source proche du dossier, citée par nos confrères de France 2.  Une information qui intervient alors que cela faisait déjà plusieurs jours que Londres et Washington accréditaient la piste d’une explosion à bord, qui a conduit à la morts de 224 personnes.

L'hypothèse privilégiée est celle de la bombe

A ce stade de l’enquête, "on peut en conclure que ce Flight Data Recorder n’a donné aucune information disant qu’il y avait une défaillance classique de l’avion ou de l’équipage ", explique Michel Polacco, spécialiste défense-aéronautique à France Info. "L’avion s’est comporté normalement jusqu’à un événement brutal et soudain. Qu’est-ce qui peut provoquer un événement brutal et soudain... C’est une explosion ", poursuit-il.

Deux hypothèses sont alors possibles. La première, celle d’une explosion de type court-circuit dans un réservoir de carburant par exemple, comme on l’a vu sur le vol TWA 700. L’autre hypothèse, c’est un missile ou  une bombe. Or, "le satellite américain, détecteur de chaleur n’a pas vu la trace d’un missile. En revanche, il a clairement vu l’explosion de l’avion avec le dégagement de chaleur ", souligne Michel Polacco.

"L’hypothèse privilégiée, même si on ne peut pas encore dire que c’est à 100%, c’est donc l’hypothèse de la bombe. Mais il faudra analyser les débris de l’avion, ce sera absolument essentiel, pour pouvoir s’assurer qu’il y avait bien des explosifs à bord de cet avion et pour avoir une certitude ", poursuit-il.

Le décryptage de Michel Polacco, spécialiste défense-aéronautique à France Info

Les autoritées egyptiennes feront des déclarations samedi

Le responsable égyptien de l'enquête sur le crash devrait donner de plus amples détails demain, samedi, à l’occasion d’une conférence de presse annoncée à 16h (heure française). Selon le communiqué gouvernemental, le ministre égyptien de l'Aviation civile, Mohamed Hossam Kamal, prendra également part à cette conférence. 

Ce vendredi, à la demande des services de renseignements russes, Vladimir Poutine a ordonné la suspension des vols commerciaux vers l’Egypte, mais aussi le rapatriement des ressortissants russes. Une initiative qui avait déjà été prise par les Britannique qui quittent en ce moment l’aéroport de Charm el-Cheikh.

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