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Document France 2 En Tchétchénie, "c'est pire d’être gay que terroriste" : le témoignage d'Azamat, homosexuel et réfugié en France

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Envoyé spécial. En Tchétchénie, "c'est pire d’être gay que terroriste"
Envoyé spécial. En Tchétchénie, "c'est pire d’être gay que terroriste" Envoyé spécial. En Tchétchénie, "c'est pire d’être gay que terroriste" (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

"Envoyé spécial" a enquêté en Tchétchénie sur l'enfer que vivent les homosexuels, persécutés par les autorités depuis le début de l'année. Dans cet extrait, un jeune homme réfugié en France raconte, à visage caché, son arrestation et son interrogatoire.

Vous ne verrez pas son visage, parce qu'il a peur d'être retrouvé. Azamat est tchétchène et homosexuel. Menacé de mort dans son pays, qui fait la chasse aux gays même hors de ses frontières, le jeune homme s'est réfugié en France. Pour "Envoyé spécial", il raconte comment sa vie a basculé.

En mars 2017, par une journée comme les autres à Grozny, la capitale tchétchène. Azamat est arrêté en pleine rue. Quatre policiers descendent d'une voiture noire, raconte-t-il, et le font monter sans explications. Ils roulent pendant une vingtaine de minutes, jusqu'à une enceinte de brique rouge avec des barbelés. Azamat ne sait pas où il est. On l'emmène dans un couloir, où une quarantaine d'hommes attendent, face contre le mur. Certains sont menottés. 

"Quand j'ai compris pourquoi on m'avait arrêté, j'ai eu vraiment peur"

"Quand j'ai compris pourquoi on m'avait arrêté, j'ai eu vraiment peur." En Tchétchénie, des dizaines, peut-être des centaines d'homosexuels auraient été arrêtés et torturés cette année, selon les ONG. Certains n'ont jamais été retrouvés. Pour compléter ses listes obtenues sur dénonciation, la police montre à Azamat la photo d'un ancien amant, sans doute arrêté peu avant. Affolé, il jure "par tous les saints" qu'il ne l'a jamais vu.

Le jeune homme a alors une idée : faire semblant de croire qu'il est soupçonné de terrorisme. Il explique qu'il n'a pas de lien avec les jihadistes, ni lui ni personne de sa famille. "C'est l'instinct que j'ai eu", dit-il. Parce que c'est pire d'être gay ? questionne la journaliste. "Oui, c'est pire d'être gay que terroriste."

Extrait de "Chasse à l'homme en Tchétchénie", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 23 novembre 2017.

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