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Ukraine: les combats reprennent à l'arme lourde sur le front du Donbass

Au moins 13 personnes ont été tuées depuis le 29 janvier 2017 dans des combats près de la ville industrielle d'Avdiïvka, contrôlée par les Ukrainiens, au nord-ouest de Donetsk, la capitale des «rebelles». Il s'agit du plus lourd bilan depuis plusieurs mois. Résultat: le Conseil de sécurité a appelé au calme. Cette reprise des combats intervient alors que que l’administration Trump se met en place.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Des membres des services médicaux ukrainiens sur un véhicule blindé à Avdiivka, le 30 janvier 2017. (Aleksey FILIPPOV / AFP)

Sur ce terrain qui n'a jamais été pacifié, les deux camps s’accusent mutuellement d’être à l’origine de la reprise des combats. Des bombardements touchent les zones civiles des deux côtés. Les médias russes font état du bombardement de Donetsk par des «lance-roquette multiples», des armes lourdes théoriquement interdites sur le front. Des témoignages font cependant état de ces armes dans les combats.

Le journal suisse Le Temps affirme de son côté que «les séparatistes ont également déclenché des tirs de missiles multiples Grad en zones habitées par des civils».

Situation difficile pour les habitants
«L'impact des combats sur la population civile est grave, il y a peu ou pas d'accès à l'eau courante, au chauffage et à l'électricité pour plusieurs milliers d'habitants des deux côtés de la ligne de front», a confirmé l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). «L'hiver rigoureux aggrave les conséquences humanitaires» de ces combats, a-t-elle souligné, alors que les températures à Avdiïvka chutaient jusqu'à -13 degrés.

Avdiivka avait été prise par les insurgés en avril, puis reconquise par l’armée en juillet 2014. Elle demeure «le point le plus chaud», constate un membre de l’OSCE.


Sur le plan diplomatique
Le 30 janvier, lors d'une visite à Berlin, le président ukrainien Petro Porochenko avait appelé à «agir avec fermeté» face à Moscou, qu'il accuse de soutenir financièrement et militairement les séparatistes de l'est de l'Ukraine, ce que la Russie dément.  

L'OSCE a demandé aux autorités de Kiev et aux rebelles d'«agir de manière responsable et de produire des résultats tangibles lors de la rencontre de cette semaine du Groupe de contact trilatéral». Ces rencontres ont lieu dans le cadre du processus de Minsk (nom des accords de 2015 destinés à apporter une solution à la crise du Donbass) qui est bien mal en point.
 
Les deux camps se renvoient la balle sur le non respect de tout ou partie des treize points des accords de Minsk. 
 
En pleine transition entre l’ancienne administration Obama et celle de Trump, le département d’Etat américain a juste fait état de sa «profonde préoccupation» face au «récent pic de violences dans l'est de l'Ukraine». Dans ce contexte, il est à noter qu’alors que la Russie bloquait auparavant systématiquement les projets de texte soumis par l'Ukraine, qui est membre non permanent du Conseil, elle ne l'a pas fait cette fois. Un message envoyé à Washington qui ne cache pas sa volonté d'avoir de bonnes relations avec Moscou?

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