Recherche scientifique ou opérations spéciales ? La Russie s'interroge sur le sous-marin dont l'incendie a fait 14 morts
Quatorze marins russes sont morts lundi dans l'incendie d'un sous-marin, en mer de Barents, au nord de la Russie. Les autorités ne donneront pas d'information, invoquant le secret d'Etat.
L’incendie d'un sous-marin basé dans le Grand Nord russe a coûté la vie à 14 marins lundi 1er juillet, mais les autorités ne l'ont annoncé que 24 heures plus tard. Et pour cause, ce sous-marin réalise des missions classées secret-défense et n’aurait jamais dû faire parler de lui. Deux versions s'opposent sur la nature du bâtiment accidenté.
La première version, officielle, assure qu'il s'agit d'un submersible dédié à la recherche scientifique, à l'étude des environnements marins et du fond des océans. Le nom et le type du submersible n'ont pas été fournis. Vladimir Poutine s'est borné à reconnaître qu'il s'agissait d'un appareil inhabituel.
La seconde version, qui provient de médias indépendants tel que le journal Novaïa Gazetta, (ils précisent tenir leurs renseignements de sources sécuritaires), affirme qu'il est question du sous-marin AS-12 Locharik, un bâtiment à propulsion nucléaire classé top secret, conçu pour les opérations de sabotage en cas de conflit, comme par exemple la destruction des liaisons transcontinentales en grandes profondeurs.
"Les informations ne peuvent pas être rendues publiques"
Moscou précise que le sous-marin est retourné à son port d'attache, la ville fermée de Severomorsk, dans la région de Mourmansk (nord). "Les informations ne peuvent pas être rendues publiques. C'est complètement normal", a assuré mercredi le porte-parole du Kremlin, évoquant le "secret d'Etat".
Pour Vladimir Poutine qui s'est adressé mardi soir à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, dans une séquence télévisée, il s'agissait surtout de montrer sa compasion et sa réactivité face au drame. "C'est une grande perte pour notre flotte. Je présente mes sincères condoléances aux familles. Il faut tout faire pour les aider. Je vous demande d'aller sur place pour prendre en compte les rapports militaires et donner l'ordre à la commission d'enquête de découvrir les causes de cette tragédie."
Dix neuf ans après la catastrophe nationale du Koursk qui avait tué 118 sous-mariniers, déjà en mer de Barents, Valdimir Poutine évite les critiques cette fois, mais n'efface pas les questionnements sur cette nouvelle défaillance d'un sous-marin nucléaire russe.
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