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Le suspect numéro un du meurtre de Boris Nemtsov aurait avoué sous la torture

Selon un membre du Conseil consultatif russe pour les droits de l'homme, le Tchétchène accusé du meurtre de l'opposant ont "découvert de nombreuses blessures sur son corps" lors d'une visite en prison.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Zaour Dadaïev, inculpé pour le meurtre de Boris Nemtsov, lors de sa comparution devant un tribunal de Moscou (Russie), le 8 mars 2015. (MAKSIM BLINOV / RIA NOVOSTI / AFP)

Les aveux du principal suspect du meurtre de l'opposant russe Boris Nemtsov ont été apparemment extorqués sous la torture, selon un membre du Conseil consultatif pour les droits de l'homme auprès du Kremlin. "Il y a des raisons de croire que Zaour Dadaïev a avoué sous la torture", a déclaré Andreï Babouchkine, qui a rendu visite mardi 10 mars à ce Russe tchétchène dans sa cellule à Moscou. Arrêté avec quatre autres suspects, Zaour Dadaïev a été inculpé dimanche par un tribunal de Moscou selon lequel son implication a été "confirmée par ses aveux".

"Nous ne pouvons pas affirmer qu'il a été torturé (...), mais nous avons découvert de nombreuses blessures sur son corps", a indiqué Andreï Babouchkine, en précisant qu'il s'agissait notamment d'"écorchures" de menottes sur les poignets et les jambes, ainsi que de blessures sur les doigts de pied. Les mauvais traitements ou l'usage de la torture sont des pratiques courantes en Russie, dans les prisons ou lors des arrestations et des interrogatoires.

"On me criait : 'C'est toi qui as tué Nemtsov ?'"

Agé d'une trentaine d'années, Zaour Dadaïev, ancien policier des forces spéciales tchétchènes, a affirmé à ses visiteurs avoir passé "deux jours, menotté et avec un sac en tissu sur la tête" après son arrestation la semaine dernière. "On me criait tout le temps : 'C'est toi qui as tué Nemtsov ?' Je répondais que non", a-t-il raconté, selon Andreï Babouchkine.

Zaour Dadaïev a indiqué se trouver avec un ami et ancien collègue au moment de son arrestation en Ingouchie, une république voisine de la Tchétchénie. Les policiers "ont dit que si j'avouais, ils allaient le relâcher". "J'ai accepté en pensant que j'allais ainsi le sauver", a affirmé le Tchétchène.

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