Le Russe Alexander Vinnik relaxé pour les cyberattaques, condamné à 5 ans pour le blanchiment d'argent lié à ces attaques
En plus de la peine de prison, il a été condamné à 100 000 euros d'amende.
"Pirate d'envergure internationale" et "pionnier". Tels sont les termes utilisés par le parquet de Paris pour qualifier Alexander Vinnik, jugé pour des extorsions massives via un logiciel malveillant. Il a été relaxé, lundi 7 décembre, pour ces cyberattaques. En revanche, il a été condamné à cinq ans de prison pour le blanchiment d'argent lié à ces attaques. En plus de la peine de prison, Alexander Vinnik a été condamné à 100 000 euros d'amende, bien moins que l'amende maximale de 750 000 euros requise par le parquet.
"Toutes ces allégations tombent, parce qu'Alexander Vinnik n'a rien à voir ni de près ni de loin avec ça", s'est réjoui l'un de ses avocats, Frédéric Bélot. Depuis le box, Alexander Vinnik, 41 ans, a écouté, via une interprète, la longue décision lue par la présidente, qui le relaxe de 13 des 14 infractions pour lesquelles il a été jugé pendant une semaine en octobre dernier.
135 millions d'euros de préjudice
Le logiciel malveillant Locky chiffrait les données des systèmes informatiques, les rendant inaccessibles à moins de payer une rançon en cryptomonnaie. Entre 2016 et 2018, il a fait près de 5 700 victimes dans le monde, et aurait occasionné un préjudice estimé en 2018 à près de 135 millions d'euros.
Le parquet avait requis 10 ans de prison à l'issue du procès qui a lieu en octobre 2020. Dans son réquisitoire, la procureure l'avait qualifié de "chef d'orchestre" du logiciel Locky, qui a fait près de 200 victimes en France entre 2016 et 2018.
Alexander Vinnik a maintenu tout au long du procès qu'il n'avait "rien à voir avec ce virus" et se présente comme "simple opérateur freelance" pour la plateforme BTC-e, haut lieu de blanchiment d'argent, sur laquelle les rançons étaient payées. "Le combat continue", a indiqué son avocat, précisant que son client ferait "sans doute" appel.
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