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La pilote ukrainienne Nadejda Savtchenko condamnée à 22 ans de prison en Russie

Nadejda Savtchenko a été reconnue coupable de complicité dans la mort de deux journalistes russes en juin 2014, dans la région séparatiste de l’est de l’Ukraine. L'officier ukrainien comparaissait depuis six mois devant un tribunal russe dans la petite ville de Donetsk. L'Occident et les ONG crient au déni de justice.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Nadejda Savtchenko interrogée par des rebelles de l'est ukrainien en juin 2015 (Itar-tass/AP)

Nadejda Savtchenko, pilote ukrainienne d’hélicoptère, a, selon l’accusation, fourni le 17 juin 2014 la position des journalistes qui ont subi un tir de mortier fatal. Son procès, entamé le 22 septembre 2015, devait faire la preuve de sa culpabilité comme «co-exécutrice d’un meurtre prémédité»
 
Pour l’accusation, Nadejda Savtchenko aurait «la haine des Russes». Les autorités affirment qu’elle a été arrêtée le 9 juillet 2014 sur le territoire russe, où elle serait rentrée en fraude. La pilote ukrainienne prétend au contraire qu’elle est tombée entre les mains de combattants séparatistes du Donbass puis a été livrée aux Russes, bien avant la mort  des journalistes, se défend-t-elle. Elle était en mission humanitaire pour évacuer les civils blessés.
 
Pour les ONG et les pays occidentaux, Nadejda Savtchenko est une prisonnière politique. Pour ses compatriotes, elle est devenue une icône, élue symboliquement députée après son arrestation. Lundi 21 mars 2016, l'épouse du président ukrainien Petro Porochenko a demandé le soutien de Michelle Obama. «Chère Michelle, j'espère que votre voix se joindra à la campagne internationale pour la libération de Nadia Savtchenko.» De son côté Petro Porochenko propose à la Russie d'échanger Savtchenko contre deux Russes détenus en Ukraine. 
 
Le procureur avait requis 23 ans de prison. Elle a donc été reconnue coupable, mais sa peine n'a été connue qu’à l’issue de l’énoncé du verdict qui a duré deux jours. Mais la jeune femme  a entamé une chanson traditionnelle de son pays, couvrant la voix du juge qui énonçait le verdict.
 

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