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"C’est tout ce qu’il nous reste" : à Moscou, les opposants descendent dans la rue pour réclamer des élections libres

Des candidats indépendants ont été empêchés de participer à une élection locale, déclenchant la colère de l’opposition russe. Une manifestation est prévue samedi après-midi dans la capitale russe.

Article rédigé par franceinfo - Léo Vidal-Giraud
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un premier rassemblement a déjà eu lieu à Moscou, le 20 juillet 2019, pour soutenir les candidats de l'opposition. (MAXIM ZMEYEV / AFP)

Ambiance de veillée d’armes dans la capitale russe, samedi 27 juillet. L'opposition russe a appelé à une manifestation, dans l'après-midi, devant la mairie de Moscou, en plein centre-ville. Une réunion expressément interdite par les autorités locales. En cause, l’éviction des candidats d’opposition aux élections au Parlement de la ville de Moscou qui se tiendra le 8 septembre.

L’opposition s’était préparée depuis longtemps, espérant surfer sur un mécontentement grandissant en Russie. La popularité de Russie Unie, le parti au pouvoir, est si basse, que tous ses candidats à Moscou se sont présentés sans étiquette. Les candidats d’opposition, en particulier dans les arrondissements du centre-ville, avaient de réelles chances de succès.

Coup d'arrêt pour l'opposition

Le 14 juillet dernier, la Commission électorale a invalidé les candidatures de pratiquement tous ces candidats sous différents prétextes, tous assez grossiers. Depuis les opposants multiplient les recours et appellent à descendre dans la rue. Le 20 juillet, plus de 20 000 personnes ont défilé dans le centre de Moscou pour exiger la participation des candidats d’opposition aux élections Pour l’instant, sans résultat.

Au contraire, face aux protestations, le pouvoir s'est raidi. L'arsenal répressif mobilisé est vraiment d’une ampleur rare : arrestations, inculpations de candidats d’opposition pour "entrave au bon fonctionnement des Commissions électorales", perquisitions à leur domicile et dans leur QG de campagne, interrogatoires nocturnes, pressions sur leurs familles, vérification de leur patrimoine à la recherche de "liens avec l’Occident".

Malheureusement, ces manifestations massives sont le seul moyen de faire pression sur le pouvoir et de changer quelque chose.

Ivan Jdanov, directeur du Fonds de lutte contre la corruption

à franceinfo

"On ne nous autorise pas à participer aux élections", estime Ivan Jordanov. Le directeur du Fonds de lutte contre la corruption de l’opposant Alexeï Navalny explique que "les tribunaux refusent d’examiner [leurs] demandes". Pour celui qui a vu sa candidature être invalidée, "la seule façon de faire pression, démocratiquement, sur le processus de décision, ce sont les meetings. C’est tout ce qu’il nous reste".

En attendant, le nombre de manifestants qui descendront aujourd’hui dans les rues de Moscou en dira long sur la capacité de l’opposition russe à mobiliser, et peut-être à faire reculer les autorités.

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