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Canadiens et Russes réaffirment leurs droits sur l'Arctique

La Russie a revendiqué mardi 4 août 2015, devant les Nations unies, la souveraineté sur plus d'un million de kilomètres carrés dans l'Arctique. Une demande qui devrait relancer «la course au pétrole». Le Canada notamment n'entend pas abandonner ses prétentions.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Ria Novosty/Kolosov)
Article publié initialement en août 2014
 
Les relations sont plus que glaciales entre Moscou et Ottawa sur la question de leur présence respective au pôle nord, et de l’exploitation des régions arctiques. La tension est vive quant à la souveraineté sur «la dorsale de Lomonossov». Le Canada a lancé une démarche de reconnaissance de sa souveraineté sur une partie de l’océan Arctique. Pour Moscou, la dorsale de Lomonossov, une chaîne de montagnes sous-marines, est la continuité géologique de la Sibérie, et donc de son plateau continental.
 
Comme si ce différend ne suffisait pas, les incidents se multiplient. En été 2014, le vol un peu trop proche de l’espace aérien canadien d'un bombardier russe Tu-95 a fait décoller d’urgence les chasseurs d’Ottawa. Une provocation de plus aux yeux du ministre canadien pour qui «il n’y a rien de neuf sous le soleil» de la part des Russes.

En 2013, la Russie avait réactivé une base sur l’archipel de Novosibirsk (Sibérie). Depuis, navires de guerre et brise-glaces sont venus renforcer la cohérence de l’implantation. Moscou veut sa part du gâteau arctique et le montre.

D’où cette envolée très va-t-en guerre du ministre canadien. «Nous sommes profondément déterminés à défendre la souveraineté du Canada en Arctique»
 
Car si les Russes montrent leur intérêt, les Canadiens ne sont pas en reste. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper veut encourager l’extraction des ressources naturelles de la zone. Il veut également défendre sa souveraineté en construisant une base militaire le long du passage maritime du Nord-Ouest.
 
Les fonds sous-marins de l’Arctique pourraient renfermer 15% des réserves planétaires de pétrole et 30% de celles de gaz. sans oublier l’intérêt de nouvelles voies de commerce maritime rendues possible à cause du réchauffement climatique. On comprend l’appétit des pays voisins du pôle, les deux protagonistes plus les USA, le Danemark et la Norvège. Et les zones que se disputent ces pays ne manquent pas,
 
Des bruits de bottes, qu’une fois n’est pas coutume, le ministre des Affaires étrangères russe voudrait faire taire. «Nous ne voulons pas que l’Arctique devienne une zone de conflits», a déclaré Segueï Lavrov. Et d’ajouter que le Conseil de l’Arctique (les six pays frontaliers) devrait être autorisé à établir le cadre du développement économique de la région.
 
Mais il rappelle aussi que la Russie va bientôt pouvoir faire valoir ses droits sur le plateau continental Arctique.«Une procédure longue, mais nous sommes confiant, nous avons tous les fondements juridiques pour faire valoir nos droits sur la totalité du plateau continental» a précisé Sergueï Lavrov.
 
La dorsale de Lomonossov n'a donc pas fini de faire parler d'elle.
 

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