"C’est un réseau composé de dizaines de milliers de personnes" : depuis Londres, les dissidents russes continuent leur lutte comme ils le peuvent
Qui a le droit de véritablement s'opposer à Vladimir Poutine en Russie ? Personne vraisemblablement, comme en témoigne la mort récente d’Alexeï Navalny. Alors qu’à la fin de cette semaine du 11 mars, une élection présidentielle va sans nul doute reconduire le maître du Kremlin au pouvoir, les dissidents en exil essaient d’agir. C’est le cas à Londres où la diaspora russe est importante.
Alexander Litvinenko a été assassiné sur le sol britannique. Opposant à Poutine, il a été empoisonné au polonium en 2006 et il est mort dans un hôpital londonien. Sa veuve, Marina a repris le flambeau. À distance, quitte à avoir du mal à faire passer son message. Elle sait que sur place, c’est trop dangereux et finalement inutile. "À chaque fois que vous entendez parler d'un nouveau leader d’opposition, vous ne savez pas si c’est une création des services de sécurité ou de Poutine, dit-elle. C’est pour cette raison que je pense qu’il faut un nouveau mode d’opposition, pour lutter contre ce régime. Même si je ne suis plus très jeune, je crois aux nouvelles technologies."
La lutte via internet et les réseaux sociaux
Utiliser des canaux de communication modernes pour toucher la population jeune et urbaine. C’est le travail que mène Vladimir Ashurkov, activiste anti-corruption exilé au Royaume Uni, ami d’Alexeï Navalny. De l’agitation à distance, de la politique via internet avec des limites évidentes, c’est le seul moyen pour faire vivre un semblant de résistance. C'est une manière pour eux de lutter contre l’administration Poutine - et ses décisions aussi, comme la guerre en Ukraine - tout en préservant la sécurité de leurs interlocuteurs qui, en Russie, prennent des risques.
"C’est un réseau composé de dizaines de milliers de personnes, explique-t-il. Nous communiquons avec des outils internet qui préservent l’anonymat donc ne connaît ni leur nom ni rien, sinon ce serait dangereux pour ces gens qui militent en Russie contre la guerre. Mais avec notre expérience, nous pouvons les aider et coordonner des actions, depuis une distribution de tracts dans un immeuble jusqu’à échapper à la vidéosurveillance pour mettre le feu à des équipements militaires." L’élection présidentielle russe à venir ne signifie rien aux yeux de ces opposants exilés. Pour lutter contre le régime de Poutine, ils attendent plus de soutien de la communauté internationale.
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