Attentat à Saint-Pétersbourg: ni Berlin, ni Paris ne portent les couleurs russes
RT ne cache pas sa surprise. Seule la mairie de Tel-Aviv s’est parée des couleurs de la Russie en hommage aux victimes. Mais rien, ni à Berlin ni à Paris. Pourtant, rappelle RT, la porte de Brandebourg a revêtu les couleurs des drapeaux français, belge, turc et britannique à chaque attentat touchant les pays respectifs.
Même surprise pour Paris et la tour Eiffel. RT rapporte les réactions d’internautes qui s’étonnent de voir la tour Eiffel «scintiller comme à l’ordinaire». La mairie de Paris n’a pas souhaité lui faire porter les couleurs de la Russie. Charlotte Dubenskij, la correspondante à Paris de la chaîne russe, s’empresse de montrer la tour illuminée.
.@TourEiffelTweet dazzling as normal, but will there be a display tonight to mark the attack in #SaintPetersburg ? pic.twitter.com/RJtdSz9j9u
— Charlotte Dubenskij (@CDubenskij_RT) April 3, 2017
Finalement Anne Hidalgo, la maire de Paris a accédé à la demande des internautes. La tour a été éteinte à minuit le 4 avril 2017, en hommage aux victimes. Pas de polémique dit-on à la mairie juste un délai technique.
Paranoïa anti-russe
Sur les réseaux sociaux et en particulier sur Twitter, les interrogations sont nombreuses pour comprendre le peu de compassion apparent que soulève l’attentat. Le site russe pro-Kremlin Sputnik précise même que #jeSuisStPétersbourg a été peu partagé. On peut le constater sur Trends24, un site qui note la tendance des discussions sur Twitter. Le mot-dièse Saint-Pétersbourg a quitté le top 10 des thèmes les plus évoqués au bout de 8 heures.
Enfin, Il faut bien reconnaître que devant l’ambassade de Russie à Paris, les anonymes ne sont pas nombreux à venir témoigner de leur solidarité.
Même le chercheur Axel Kahn s’étonne de ce demi-silence.
Toutes les victimes des terroristes se valent, JE SUIS St PETERSBOURG comme j'étais Bruxelles, Londres et Paris. Et la France, silence ?
— Axel Kahn (@axelkahn) April 4, 2017
La distance ne fait sûrement pas tout. Ni la répétition des drames. Certes, l’attaque du Palais de Westminster à Londres remonte seulement au 22 mars. Mais les fans de Vladimir Poutine, et pas seulement des Russes, voient dans ce peu d’intérêt une posture idéologique. Un twitto ose même écrire, réclamant de voir la tour Eiffel aux couleurs de la Russie: «Quand l’idéologie fusille l’empathie.»
Manifestement pour #Hidalgo toutes les victimes du terrorisme n'ont pas la même valeur ! Quand l'idéologie fusille l'empathie. #StPetersburg pic.twitter.com/joxOKA0IuG
— Pef ن (@pit3110) April 3, 2017
C’est l’opposant au régime Garry Kasparov qui propose une clef d’analyse de l’attitude du monde occidental face à ce nouveau drame. Pour lui, il ne faut pas confondre sympathie avec les victimes de Saint-Pétersbourg, avec le peuple russe, et soutien au régime de Vladimir Poutine.
C’est donc la méfiance vis-à-vis de Poutine qui pourrait expliquer la faible expression du réconfort et de l’amitié.
Have sympathy for the victims in St. Petersburg, absolutely, and for the Russian people. But don't confuse with sympathy for Putin's regime.
— Garry Kasparov (@Kasparov63) April 3, 2017
Les chefs d’Etat, en revanche, ont fait part de leur compassion. François Hollande a exprimé «sa solidarité avec le peuple russe» et dans son communiqué a annoncé qu’il «s’entretiendra très prochainement avec le Président Poutine».
Le président américain Donald Trump a pour sa part dénoncé un attentat «absolument horrible». Il a ensuite, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe, assuré M.Poutine du «soutien total» de Washington à la réponse qu'apportera Moscou à cette attaque, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.