Russie : l'opposant Alexeï Navalny affirme avoir piégé un des agents impliqués dans son empoisonnement
Les services de sécurité russes présentent l'enregistrement téléphonique mis en ligne lundi comme une "falsification".
Alexeï Navalny a-t-il réussi à faire avouer à un agent russe des détails sur son empoisonnement ? L'opposant à Vladimir Poutine a mis en ligne, lundi 21 décembre, ce qui est présenté comme un enregistrement d'une conversation téléphonique avec un agent des services secrets russes (FSB), ce dernier lui livrant à son insu des détails sur la tentative d'assassinat dont Alexeï Navalny a été victime en août. Le FSB a dénoncé une "falsification".
Sur son blog, Navalny explique avoir trompé Konstantin Koudriavtsev, présenté comme un expert des armes chimiques du FSB, en utilisant un artifice permettant de falsifier son numéro de téléphone, et en se présentant comme un assistant du secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev, proche de Vladimir Poutine, qui avait besoin de son témoignage pour rédiger un rapport.
Empoisonné via ses sous-vêtements ?
La personne présentée comme l'agent du FSB est d'abord hésitante, avant de s'engager dans une conversation de 45 minutes, durant laquelle elle révèle notamment que le poison ayant visé Alexeï Navalny avait été déposé à l'intérieur de ses sous-vêtements. Il dit ne pas avoir participé à l'empoisonnement, mais à la destruction de preuves a posteriori.
L'individu juge qu'Alexeï Navalny n'a survécu que grâce au pilote de l'avion à bord duquel il a fait son malaise, et aux urgentistes qui l'ont soigné : "S'il avait volé un peu plus longtemps (...) peut-être que tout se serait déroulé autrement".
Pour le FSB, une "provocation" organisée par des services spéciaux étrangers
L'opposant n'apporte aucune preuve de l'identité de son interlocuteur, mais affirme que "toute expertise vocale démontrera qu'il s'agit bien" de Konstantin Koudriavtsev. Il explique avoir récupéré ses coordonnées grâce à une enquête du site Bellingcat sur les agents impliqués dans sa surveillance, et affirme qu'il a également appelé les sept autres agents cités, mais que ceux-ci ont raccroché.
"La vidéo avec [cette] conversation téléphonique est une falsification", a répliqué le FSB dans un communiqué cité par les agences de presse russes, ajoutant que cette "prétendue 'enquête'" constituait "une provocation planifiée" qui n'aurait pas été possible "sans le soutien technique et organisationnel de services spéciaux étrangers". Moscou a toujours démenti être responsable de l'empoisonnement de Navalny.
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