A l'approche d'élections, la Moldavie révèle un système d'achat de voix piloté depuis la Russie

Ce système, visant à "perturber le processus électoral", consiste à payer des personnes pour voter contre la présidente pro-occidentale lors de la présidentielle, ainsi que contre l'adhésion du pays à l'UE.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des électeurs dans un bureau de vote à Chisinau, en Moldavie, le 9 juin 2024. (ELENA COVALENCO / AFP)

Le prix d'une voix en faveur d'un candidat pro-Kremlin, en Moldavie ? Entre 46 et 93 euros par mois. Selon la police moldave, des citoyens de ce pays frontalier de l'Ukraine ont reçu un total de plus de 15 millions de dollars (13,6 millions d'euros) pour voter contre la présidente pro-occidentale Maia Sandu lors de l'élection présidentielle du 20 octobre, ainsi que contre l'adhésion à l'UE, qui fait l'objet d'un référendum le même jour.

En conférence de presse, le chef de la police, Viorel Cernauteanu, a pointé un système d'une ampleur "sans précédent", avec plus de 100 000 personnes impliquées. Une opération visant à "perturber le processus électoral", téléguidée depuis Moscou. Le réseau, "dont certains membres sont situés en Russie", fonctionne selon "une structure hiérarchique bien organisée", a détaillé la police dans un communiqué. 

Une "guerre hybride"

Selon des documents découverts par les enquêteurs, l'opération porte la signature d'un oligarque en fuite, condamné l'an dernier par contumace pour fraude et qui avait annoncé en avril, depuis Moscou, la création d'une coalition des partis prorusses de Moldavie. "L'organisation criminelle dirigée par Ilan Shor a recruté des personnes prêtes à voter en échange d'argent" pour un candidat désigné la veille via le réseau social Telegram, a révélé la police moldave.

Tous les paiements effectués sont "légaux", a réagi Ilan Shor sur Telegram, accusant la Moldavie de devenir "un Etat policier" et appelant ses troupes à "poursuivre le combat".

Candidate a sa réélection, la présidente moldave Maia Sandu, pro-européenne, est la favorite du scrutin. La dirigeante accuse régulièrement la Russie de mener une "guerre hybride" dans cette ex-République soviétique candidate à l'UE. Une inquiétude relayée par le Conseil de l'Europe et ses alliés occidentaux.

En juin, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada avaient mis en garde contre un "complot" russe visant à influencer l'élection présidentielle et à "susciter des manifestations" si un candidat prorusse ne l'emportait pas. Selon le groupe de réflexion moldave WatchDog, la Russie a dépensé plus de 100 millions de dollars cette année à l'approche des scrutins.

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