Cet article date de plus de dix ans.

Russie : un attentat suicide fait 17 morts dans une gare

A six semaines du début des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi, la Russie a été touchée par l'attentat le plus meurtrier depuis plus de trois ans. Ce dimanche matin, une explosion à fait 17 morts dans une gare de la ville de Volgograd. D'après les services anti-terroristes russes, il s'agit d'un attentat-suicide commis par une kamikaze. 
Article rédigé par Alix Hardy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

La gare de Volgograd, au sud de la Russie, a été secouée par une forte explosion ce dimanche matin vers 9h45, heure française. D'après un comité anti-terroriste russe national cité par l'agence Ria Novosti, il s'agit d'un attentat à la bombe perpétré par une kamikaze. 

Une vidéo d'un internaute postée sur youtube et relayée par Russia Today, qui proviendrait d'une caméra de surveillance CCTV, montre l'explosion dans le hall de la gare. 

Le bilan est de 17 morts et une quarantaine de blessés, dont une petite fille de neuf ans. Deux avions ont été affrétés en urgence de Moscou et 27 des victimes ont déjà été transportées à l'hôpital. 

Plusieurs témoins ont posté des photos de la gare et de ses alentours peu après les faits. On aperçoit le clocher de la gare à l'horloge brisée.

Sous le souffle de l'explosion, du mobilier a été expulsé sur les marches de l'entrée. Le périmètre est bouclé par la police et les pompiers. 

36 équipes médicales sont sur places pour s'occuper des nombreuses victimes. 

Interceptée à l'entrée

Selon RussiaToday, une kamikaze munie d'explosifs aurait été interceptée dans le hall d'entrée de la gare par des policiers opérant les détecteurs de métaux. Elle aurait déclenché la bombe en voyant un policier s'approcher d'elle. L'explosion a eu lieu trente minutes avant l'arrivée d'un train en provenance de Moscou, qui était potentiellement sa cible. Un policier manipulant les détecteurs de métaux est mort et trois ont été grièvement blessés.  

La bombe utilisée dans l'attentat "équivaut à 10 kilos de TNT ", selon le Comité d'Investigation sur place. L'explosif aurait été recouvert de fragments métalliques pour rendre la bombe plus meutrière encore.

La région de Volgograd a décrété un deuil de trois jours, et le gouverneur de la région Sergey Bozhenov a annoncé dans la foulée qu'il indemniserait les familles des victimes à hauteur d'un million de roubles (22.000 euros).

L'auteure de l'attentat était surveillée

L'auteure de l'attentat est une jeune femme nommée Oksana Aslanova, a révélé le site d'actualité russe Lifenews, confirmé peu après par l'agence Ria Novosti. Selon Lifenews.ru, la jeune femme aurait été mariée successivement à deux membres de groupes armés illégaux, tous deux éliminés par les services secrets russes. Surnommée la "Veuve Noire", elle aurait appartenu à un gang armé illégal du Daguestan, une république russe du Nord-Caucase en proie à une insurrection islamiste.

Oksana Aslanova était recherchée depuis juin 2012, date de la mort de son second mari. Les services secrets ont supposé qu'elle avait ensuite suivi une formation de kamikaze. En novembre 2012, son portrait ainsi que ceux de deux autres filles présumées kamikazes étaient diffusés pour surveillance dans toute la Russie. Les deux autres jeunes filles entretenaient des liens avec Naidu Asiyalovoy, la femme kamikaze qui, en octobre dernier, avait fait exploser un bus dans la même ville de Volgograd. 

Le Conseil des Muftis "condamne ces crimes"

 Alors que les premières hypothèses envisagent une action à caractère religieux, le concile des Mouftis russes a "énergiquement condamné lles actions terroristes qui commettent un péché capital en tuant des gens " dans un communiqué, ajoutant que "certains terroristes usaient de faux prétextes religieux " pour commettre des crimes. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.