Royaume-Uni : la police de Londres ouvre une enquête après des accusations d'antisémitisme au sein du Parti travailliste
La fuite d'un dossier interne a recensé plusieurs dizaines de publications antisémites imputées à certains membres du Labour, principal parti d'opposition.
L'affaire prend désormais une tournure judiciaire. Une enquête criminelle a été lancée après des accusations d'antisémitisme au sein du Labour, principal parti d'opposition au Royaume-Uni, a annoncé Scotland Yard, vendredi 2 novembre. La cheffe de la police londonienne a précisé qu'elle avait reçu le 4 septembre un "dossier contenant des documents à la suite d'une interview accordée à LBC Radio". Ce dossier interne au Parti travailliste compile 45 affaires dont des messages haineux postés par des membres du parti sur les réseaux sociaux.
Un "réel problème" d'antisémitisme
Depuis son élection à la tête du parti, en septembre 2015, le chef du Labour, Jeremy Corbyn, militant pro-palestinien de longue date et ancré à la gauche de cette formation politique, est taxé d'antisémitisme. Plusieurs membres du parti ont été suspendus, expulsés ou forcés de démissionner pour avoir fait des déclarations antisémites, mais Jeremy Corbyn est accusé de ne pas en faire assez.
Cet été, une décision du comité national exécutif du Labour a relancé la polémique. L'instance avait décidé d'adopter un code de conduite ne reprenant que partiellement la définition d'"antisémitisme" élaborée par l'Alliance internationale pour le souvenir de l'Holocauste (IHRA).
Ce code de conduite n'incluait pas plusieurs exemples associés à cette définition comme "accuser les juifs d'être plus fidèles à Israël qu'à leur propre pays" ou encore "comparer les politiques actuelles d'Israël à celle des nazis", de crainte que cela empêche de critiquer la politique israélienne. Le parti a finalement adopté la définition complète. Jeremy Corbyn a reconnu début août que sa formation avait un "réel problème" d'antisémitisme.
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