Reportage "C'est encore un peu de notre culture qu'on veut faire disparaître" : au Royaume-Uni, les pubs incités à réduire la taille des pintes
Retirer un tiers de bière dans ces verres typiques d’un demi-litre, c’est la proposition faite par des scientifiques de Cambridge au Royaume-Uni, et ce, pour des raisons de santé publique. Leur étude montre que cette réduction aiderait à faire baisser la consommation d’alcool.
L'initiative fait réagir dans les pubs londoniens. Victoria, par exemple : elle a ses habitudes au Duke of York. Installée avec une amie, en train de siroter une pinte remplie de bière blonde, elle écoute le résultat de cette étude, le sourcil froncé. "J'aimerais penser que c'est efficace, mais c'est encore un truc pour qu'on paye plus pour en avoir moins. Ma seule question, c'est : combien ça coûterait ?"
L'expérience menée par les scientifiques propose de réduire la quantité de 30%, pour un verre 30% moins cher. Et le résultat était clair : les clients boivent en moyenne 10% de bière en moins. Pour autant, ça ne convainc pas Andrew, accoudé au comptoir. Il ne veut pas que l’on touche à sa pinte, ça le met même en colère. Pour lui, 30%, "c'est énorme, ça n’a pas de sens". "Ma pinte, je prends le temps de la boire. Je m’en fous de ce que font les autres pays. C’est encore un peu de notre culture qu’on veut faire disparaître, dans tous les domaines."
"Au lieu de boire une bière, j’en boirais deux, c’est certain."
Andrew, client du pubà franceinfo
Derrière le bar, Ian écoute son client. Pour le gérant de l’établissement, cette idée est absurde, c'est "une goutte dans l'océan". "Ce n'est pas ce qui va changer les mentalités, ni réduire l’alcoolisme. Ici, les gens se parlent et se rencontrent." Pour lui, il vaudrait mieux "s'attaquer à la vente d’alcool dans les supermarchés. Là oui, ça aurait un énorme impact."
Seuls 12 pubs ont participé à l’étude qui conduit à cette proposition, et aucun n’a pérennisé l’expérience.
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