"Partygate" de Boris Johnson : "Il nie systématiquement, ça commence à poser problème", estime une spécialiste du Royaume-Uni
"La patience s'effrite au sein du camp conservateur", a affirmé ce mercredi sur franceinfo, Agnès Alexandre-Collier, spécialiste de la vie politique au Royaume-Uni.
"Boris Johnson nie systématiquement", "s'enfonce dans le mensonge" et "détourne la réalité", estime mercredi 12 janvier sur franceinfo Agnès Alexandre-Collier, spécialiste de la vie politique au Royaume-Uni. Malgré les excuses mercredi du Premier ministre britannique pour avoir participé à une fête à Downing Street en plein confinement en 2020, cette "accumulation de scandales" et de mensonges "commence à poser problème" au sein-même de son parti.
franceinfo : Ça chauffe sérieusement pour Boris Johnson ?
Agnès Alexandre-Collier : Oui, non seulement avec l'accumulation de scandales, mais surtout à cause des réactions en chaîne de Boris Johnson qui s'empêtre dans le mensonge et le déni. C'est ça qui pose le plus de problèmes, non seulement pour l'opposition, mais aussi pour les membres de son propre parti où il y a une gronde croissante. Là, soit il démissionne de lui-même, ce qui à mon avis n'aura pas lieu puisqu'il a annoncé en septembre qu'il comptait rester une dizaine d'années et faire plus que Margaret Thatcher, soit 15% des députés conservateurs demandent une motion de censure et il devra alors obtenir la confiance de la moitié de son groupe pour pouvoir rester au pouvoir.
Les conservateurs pourraient prendre ce risque et profiter de la relative faiblesse des travaillistes ?
Le scénario le plus probable, ce serait plutôt que suite aux excuses qu'on a pu observer aujourd'hui, qui consistent surtout à calmer le jeu dans son propre camp, Boris Johnson attendra le verdict de l'enquête en cours. À mon avis, le rapport sera rendu au printemps, à peu près au moment des élections locales. Si les conclusions sont favorables et que les élections locales sont favorables aux conservateurs, il aura un bon prétexte pour rester.
Les critiques visent-elles seulement sa gestion de l'épidémie ?
Elles visaient d'abord sa gestion de l'épidémie mais là, la patience s'effrite au sein du camp conservateur. Boris Johnson est très friand des mensonges depuis plusieurs années, même depuis son passé de journaliste dans les années 90. La façon dont il réagit aux scandales pose problème. Il nie systématiquement. Il s'enfonce dans un certain nombre de mensonges et de dénégations. Il détourne la réalité, c'est ça qui commence à poser problème.
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