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Obsèques du prince Philip : "L'opportunité de le remercier pour ces décennies au service du monde entier", selon l'ambassadeur britannique en France

"Il était l'incarnation du concept du service public, de la loyauté et du devoir", salue l'ambassadeur de Grande-Bretagne en France, Edward Llewellyn.

Article rédigé par franceinfo
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L'ambassadeur de Grande Bretagne en France et son épouse (G) accueillaient en mars 2017 à Paris le Prince William et son épouse Kate (D). (IAN LANGSDON / POOL / AFP)

L’époux de la reine d’Angleterre, le prince Philip, duc d’Édimbourg, est inhumé samedi 17 avril dans l’intimité du château de Windsor, où il s’est éteint la semaine dernière à l’âge de 99 ans. Pour Edward Llewellyn, ambassadeur de Grande-Bretagne en France, ces funérailles marquent "la fin d'un chapitre", mais aussi "une opportunité pour remercier le duc d'Édimbourg pour ses décennies au service de la monarchie et du monde tout entier". L'ambassadeur en profite pour rappeler "la modernité" du prince Philip dans ses engagements

franceinfo : Est-ce que c'est un moment d'histoire important pour le peuple britannique ?

Edward Llewellyn : Tout à fait. C'est une journée triste, une semaine triste. C'est la fin d'un chapitre. Mais avec la tristesse, c'est aussi une opportunité pour réfléchir et remercier le duc d'Édimbourg pour ses décennies au service de mon pays, de la monarchie et du monde tout entier.

C'est son côté provocateur, parfois hors du protocole, qui a fait entrer les Windsor dans la modernité ?

Je pense que le duc d'Édimbourg a toujours été quelqu'un qui a prôné la modernité. Il s'intéressait au monde des ingénieurs, par exemple. Il est venu à maintes reprises en France avec Sa Majesté la Reine. Il a rendu visite en 1970 au Conseil de l'Europe, accompagné par un très jeune prince Charles. Et lors de son discours, il a parlé de l'environnement, qui, à l'époque, n'était pas à la mode et n'avait pas l'importance que ce sujet a aujourd'hui. Il était, au moment de son décès, le président émérite du WWF. C'était une de ses passions. Et il y avait aussi ce programme appelé Prix international du duc d'Édimbourg, un programme pour l'encouragement de la jeunesse auquel ont participé des millions de jeunes gens, pas seulement au Royaume-Uni, mais partout dans le monde. Aujourd'hui, il y a des centaines de milliers de jeunes qui y participent. Je pense que le décès du duc nous rappelle comment la monarchie contribue à notre pays. C'est la longévité de son service. Son exemple va continuer et lui survivre. Il était l'incarnation du concept du service public, de la loyauté et du devoir. Pas seulement à Sa Majesté la Reine, mais aussi à la monarchie, et au pays.

Ces moments, ces cérémonies, ces hommages, c'est encore quelque chose qui cimente le Royaume-Uni aujourd'hui ?

Ce que vous voyez cette semaine au Royaume-Uni, c'est une grande émotion qui unit les générations, qui unit les différents partis de mon pays. Nous partageons tous ensemble, en tant que Britanniques, des décennies d'expérience du duc d'Édimbourg au cœur de la monarchie.

"Il a toujours été là pour nous, et maintenant, nous voulons être là pour lui."

Edward Llewellyn, ambassadeur de Grande-Bretagne en France

à franceinfo

Est-ce que c'est dur pour vous de ne pas pouvoir assister à cette cérémonie ?

C'est dur pour moi de ne pas être au Royaume-Uni. Je n'aurais pas été à la cérémonie, mais oui, j'aimerais bien être au Royaume-Uni, avec ma famille pendant des périodes comme celle-ci. Mais je dois dire que je suis très touché par la réaction des Français et des Françaises cette semaine, en commençant par le message très personnel du président de la République Emmanuel Macron. Nous avons reçu un tas de lettres et messages ici à l'ambassade cette semaine, comme par exemple un poème qui a été écrit par une Française qui était une jeune fille pendant la visite du duc d'Édimbourg et Sa Majesté la Reine en 1957. Elle a écrit un très beau poème décrivant son émotion. J'ai ressenti ici à mon ambassade, avec mes collègues, le soutien, l'amitié, la solidarité des Français et des Françaises. Cela me touche beaucoup et cela reflète les liens très étroits entre nos pays, mais aussi les liens que le duc avait lui-même avec la France.

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