: Reportage "Le coût d'une monarchie inclut le coût de funérailles d'État", estiment les Londoniens qui se pressent pour un dernier adieu à Elizabeth II
Des chefs d'État du monde entier, un jour férié, une capitale en grande partie bouclée, une activité économique quasiment à l’arrêt… Londres se prépare pour de coûteuses funérailles royales. Mais malgré l’inflation galopante, beaucoup de contribuables britanniques ne semblent pas choqués.
Devant la gare d’Euston à Londres, dans le quartier de Camden, chacun sait qu'il paie une part des obsèques de la reine Elizabeth en tant que contribuable. Mais pour Abby, rien de plus normal. "Je pense que le coût d'une monarchie inclut le coût de funérailles d'État. Je le soutiens ! Car il n'y a pas beaucoup de pays dans le monde où on peut célébrer 70 ans de règne."
>> Mort de la reine Elizabeth II : le programme des funérailles d'Etat, lundi 19 septembre
Rian, étudiante, n'est pas tout à fait du même avis. Le faste des cérémonies dans un contexte où l’inflation frôle les 10% est plutôt malvenu, juge-t-elle : "Ça ne me plaît pas, cette dépense, surtout avec les prix de l'électricité, du gaz. Ce n'est pas le bon moment ! C'est comme rire au visage des gens qui se battent. Il y a tellement de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté ici !"
Reste que pour beaucoup de Britanniques comme Diana, les commémorations sont un besoin. Plus de 750 000 visiteurs sont attendus devant le cercueil de la reine. Les files d'attente ne désemplissent pas. Vendredi 16 septembre en milieu de journée, un panneau a dû être installé à l'endroit où les gens entrent dans la queue pour indiquer une suspension temporaire de l'accès : "Le temps d'attente à partir d'ici est d'au moins 14 heures", prévenait l'écriteau.
"Si vous regardez la file, certains attendent 11 heures pour lui rendre hommage. Si c'était plus modeste et qu'on disait aux gens qu'ils ne peuvent pas, il y aurait sans doute de la colère."
Diana, une Londonienneà franceinfo
Les obsèques seront célébrées à Westminter Abbey en présence de chefs d’État venus du monde entier, avant une inhumation à Windsor. Un jour férié lundi pour les funérailles, une capitale en grande partie bouclée et à l'activité économique quasiment à l’arrêt… En plus des dépenses directement liées aux funérailles, difficiles à chiffrer à ce stade, certains médias britanniques pointent le coût pour l'économie du Royaume-Uni. Selon une économiste de l'OFCE, cela pourrait représenter une perte d'environ 0,8% du PIB sur le trimestre.
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