Cet article date de plus de deux ans.

Mort d'Elizabeth II : "Elle aimait infiniment la France", selon l'ancienne ambassadrice au Royaume-Uni

La reine Elizabeth II est morte à l'âge de 96 ans, après 70 années de règne, a annoncé jeudi Buckingham Palace.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Président français Jacques Chirac reçoit la Reine Elizabeth II lors d'une cérémonie officielle sur les Champs Elysées à Paris, le 05 avril 2004. Photo d'illustration. (PHILIPPE WOJAZER / POOL)

"Elle aimait infiniment la France, elle parlait absolument couramment le français", rappelle jeudi 8 septembre sur franceinfo Sylvie Bermann, ancienne ambassadrice de France au Royaume-Uni, après la mort de la reine Elizabeth II, à 96 ans, dans son château de Balmoral en Ecosse. Pour Sylvie Bermann, elle incarnait "l'histoire de la continuité de ce pays", mais était aussi "une femme absolument charmante, pleine d'humanité et d'humour".

>> Suivez notre direct après la mort de la reine Elizabeth II

franceinfo : Quelle a été votre réaction à l'annonce de la mort d'Elizabeth II ?

Sylvie Bermann : C'est évidemment une grande tristesse. En dehors du fait qu'elle incarnait l'histoire de la continuité de ce pays, c'était une personne absolument charmante. Elle avait beaucoup d'humanité et beaucoup d'humour. Elle aimait infiniment la France. Elle y est allée plusieurs fois. Quand je lui ai présenté mes lettres de créance, elle revenait de la commémoration du Débarquement, sa dernière visite d'Etat dans notre pays. Elle m'a dit à quel point elle avait été bien reçue. Elle disait même que sur place, en Normandie, elle entendait parfois crier : "vive notre Duc", puisqu'en fait, elle était Duc de Normandie. C'est une grande perte. Elle était adulée au Royaume-Uni, mais également respectée dans le monde entier. Elle faisait l'unanimité.

Pour quelles raisons était-elle "une amie de la France" ?

C'est le lien avec son père, qui aimait la France. C'était aussi le fait que nous avons combattu côte à côte contre le nazisme. Mais cela est très important dans les études qu'elle avait faites, elle avait appris le français, elle le parlait absolument couramment. Alors, pour l'anecdote, effectivement, elle venait très souvent en France, dans les haras pour acheter des chevaux. Elle aimait Paris. Y a d'ailleurs aujourd'hui le Quai aux fleurs qui porte son nom [sur l'île de la Cité]. Elle était toujours reçue très chaleureusement en France, dans un pays qui, pourtant, a été régicide. Elle semblait étonnée une fois de cela, mais elle avait ces affinités très profondes.

Vous qui vous trouvez à Londres, ressentez-vous une ambiance particulière ?

Il y a une émotion très forte. Depuis la mort du Prince Philip en réalité, les Britanniques s'y attendaient. Elle est beaucoup plus faible, plus vulnérable. Il y a eu des petites alertes et ce matin quand les médecins ont annoncé que sa santé était préoccupante, je crois que tout le monde a compris que l'issue était fatale. Je pense qu'il va y avoir des fleurs, des hommages, et cela pendant la période du deuil qui dure normalement douze jours. On ne touche pas à la reine, même dans les camps des républicains, et il y en a.

Quelle image garderez-vous de cette souveraine ?

Je garderai l'image d'une femme qui était très digne et qui a fait respecter son pays partout. Et puis, encore une fois, à la fois les fastes, l'apparat et puis son humour. Elle a sauté en parachute, à l'occasion des Jeux olympiques à Londres en 2012, avec James Bond. Il y a peu de chefs d'Etat qui seraient en mesure de faire cela. Donc, je pense que pour son pays, ça a été une grande chance et un véritable atout.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.