Législatives britanniques : plusieurs partis perdent leur tête après la victoire des conservateurs
Ed Miliband, Nick Clegg et Nigel Farage ont annoncé, vendredi, leur démission, après leurs mauvais scores obtenus lors des élections.
Jeu de massacre à la tête des principaux partis d'opposition. Après leurs cuisantes défaites face au raz-de-marée conservateur lors des élections législatives britanniques, jeudi 7 mai, les têtes tombent une à une. Plusieurs dirigeants ont annoncé, vendredi, leur démission
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Francetv info en dresse la liste.
Ed Miliband au Parti travailliste
La mine sombre, il a fait amende honorable en conférence de presse. "Ce n'est pas le discours que je voulais prononcer", a reconnu Ed Miliband, le chef de file des travaillistes, en introduction de son allocution devant la presse et de nombreux partisans. Assumant, "l'entière responsabilité de la défaite", le chef de l'opposition a annoncé sa démission : "Il est temps qu'un nouveau leader prenne le relais."
Ce revers est difficile à avaler pour le "Labour" puisque les instituts de sondage le donnaient au coude-à-coude avec les conservateurs. Or, les "Tories" sont désormais assurés d'avoir la majorité absolue (331 sièges), les travaillistes n'obtenant, eux, que 232 sièges, soit moins que lors de la précédente élection.
Sarah Pickard, maître de conférences en civilisation britannique à Paris, explique à francetv info que la campagne a joué des tours à Ed Miliband, "présenté comme le geek qui n'aime pas manger des hamburgers". Les conservateurs ont, en effet, joué sur les peurs des Britanniques et se sont montrés très critiques vis-à-vis des travaillistes.
Nick Clegg chez les libéraux-démocrates
Les libéraux-démocrates paient le prix fort pour leur alliance avec les conservateurs ces cinq dernières années. Le parti ne compte plus que 8 députés, contre 57 dans le parlement sortant.
Face à cette déroute sans précédent, le dirigeant du parti, et vice-Premier ministre, Nick Clegg, a lui aussi annoncé sa démission. "J'ai toujours pensé que cette élection serait incroyablement difficile. Les résultats ont été infiniment plus dévastateurs que je n'aurais jamais cru, a reconnu cet europhile de 48 ans, polyglotte, l'air abattu. C'est le coup le plus dur depuis que le parti a été fondé" en 1988. Il réussit tout de même à sauver son propre siège dans sa circonscription de Sheffield Hallam (nord de l'Angleterre).
Nigel Farage à la tête du Ukip
Coup dur aussi pour le parti europhobe Ukip, fortement pénalisé par le mode de scrutin uninominal à un tour. Le parti, qui obtient près de 13% des votes au niveau national, ne conserve qu'un seul de ses deux députés à Westminster grâce à Douglas Carswell, réélu à Clacton (sud-est). Le Ukip "arrive toujours en 2e ou 3e position dans les circonscriptions, ce qui ne compte pour rien", explique Sarah Pickard.
Battu dans sa circonscription de South Thanet, le leader emblématique du parti, Nigel Farage, a confirmé à son tour qu'il partait. "Je suis un homme de parole", a souligné l'eurodéputé de 51 ans, devancé par le candidat conservateur. Toutefois, il a ajouté qu'il allait "réfléchir cet été" s'il allait se présenter à sa propre succession en septembre à la tête du parti. En attendant, il a proposé que la vice-présidente du parti, Suzanne Evans, prenne la tête de l'Ukip à titre provisoire.
"Je sens une pointe de déception mais je me sens aussi en partie mieux que depuis de nombreuses années. Je n'ai plus pris deux semaines de vacances depuis octobre 1993. J'ai envie de prendre mon été, de m'amuser un peu", a-t-il soufflé.
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