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JO : un défi pour l’économie britannique

La poursuite de l'activité économique du Royaume-Uni pendant les JO est un défi pour ce pays officiellement retombé en récession. L’effet d’aubaine risque d’être bref. Et l’activité des entreprises perturbée par les transports.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La station de métro de Canary Wharf, le quartier des affaires à Londres. (AFP PHOTO/ANTOINE LORGNIER)

Quoi qu’il en soit, les préparatifs des Jeux ont boosté le marché de l'emploi, faisant légèrement reculer, surtout à Londres, le taux de chômage à 8,1% en mai après un pic de 8,4%. Et l’organisation de l’événement comme la remise à niveau des transports de la capitale britannique se sont traduites par l'injection de grosses sommes dans une économie en difficulté.

L’événement a été épargné par le plan d'austérité mis en place par le gouvernement du Premier ministre conservateur. David Cameron table sur plus de 16 milliards d'euros de retombées économiques sur les quatre prochaines années.

Un bémol est cependant apporté par certains économistes comme ceux de la banque américaine Goldman Sachs. Ils estiment que les Jeux apporteront 0,3 à 0,4 point de croissance supplémentaire au troisième trimestre mais que l’effet bénéfique s’inversera au quatrième  trimestre.

 

Circuler, un vrai casse-tête

Euronews, le 15 juillet 2012

Des difficultés liées aux transports
Si certains hommes d’affaires se frottent les mains grâce aux revenus générés par la préparation des JO, d’autres appréhendent les perturbations engendrées durant les deux semaines des festivités sportives.

Certaines entreprises se préparent à adapter leur fonctionnement au rythme des JO qui ne manqueront pas de créer des difficultés d'approvisionnement et des contraintes de déplacement pour leurs employés dans une ville promise aux embouteillages.

Des recommandations aux entreprises
L’organisme public qui gère les transports en commun, Transport for London (TfL), multiplie les recommandations à destination des sociétés, notamment auprès des 20.000 auxquelles il a conseillé de laisser les salariés, qui le souhaient, travailler chez eux. Optimiste, TfL table sur 30% des salariés.

Ce n’est pas ce que révèle une étude menée sur 430 entreprises londoniennes de toutes tailles qui indique que seules 11% d’entre elles ont prévu de laisser leurs employés travailler en dehors du bureau. Et les autres ? Ils «vont simplement modifier leurs horaires de travail pour éviter les heures de pointe», dit TfL, confiant.

 

La station de métro Canary Wharf, une architecture résolument moderne dans un quartier en plein essor. (AFP PHOTO/RENE SPALEK/BILDERBERG)

 

Le quartier d'affaires Canary Wharf en première ligne
TfL s'attend à trois millions de trajets supplémentaires par jour, en plus des 12 millions habituels. Un de ses porte-parole précise que la ligne de métro qui dessert le nouveau quartier d'affaires de Canary Wharf et le stade olympique, «fonctionnera à pleine capacité pendant les Jeux». 100.00 personnes travaillent dans cette zone d’affaires où siègent les banques Barclays et HSBC notamment.

Des sociétés pas toujours préparées
Mais dans la mesure où à 100 jours de l'ouverture des JO, 13% des sociétés n’avaient pas de plans pour traverser cette période délicate, quelques galères pourraient s’ajouter à la désorganisation.

Selon une enquête de la société de services aux entreprises MWB Business Exchange, menée en mai 2012, le niveau de préparation de ces sociétés était «alarmant» et pourrait virer au «cauchemar» pour les moins prévoyantes.

A cela pourrait s’ajouter un absentéisme des Britanniques qui préfèreront regarderont les épreuves à la télé plutôt que d’aller au travail. Un absentéisme, semble-t-il, largement sous-estimé.

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