Cet article date de plus de sept ans.

Attentat de Manchester : "Je n'arrive pas à réaliser combien je suis chanceuse d'être encore en vie"

Lundi soir, Laura Anderson s’est rendue, comme des milliers de fans d’Ariana Grande, au concert de son idole, accompagnée de sa meilleure amie. Touchée par l'explosion, la jeune fille de 15 ans raconte cette soirée cauchemardesque à franceinfo.

Article rédigé par franceinfo - Louise Hemmerlé
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des messages et des bougies en mémoire des victimes de l'attentat à Manchester (Royaume-Uni), le 23 mai 2017. (BEN STANSALL / AFP)

Cela faisait plus de sept mois que Laura attendait le concert d’Ariana Grande, le 22 mai à la Manchester Arena. Mais sa soirée de rêve a viré au cauchemar après l'attentat qui a frappé la salle et fait 22 morts.

>> Attentat de Manchester : suivez notre direct

Ce soir-là, alors que la prestation de leur idole touche à sa fin, Laura et sa meilleure amie, qui l’accompagne, quittent assez rapidement la salle de concert. A peine sorties, elles aperçoivent de loin le père et la tante de son amie. "C'est à cet instant que ça s'est produit, raconte à franceinfo la jeune fille de 15 ans. Une onde de choc et puis un énorme 'BANG !'"

"Je me suis dit qu’une enceinte avait dû exploser"

"C'était exactement comme dans les films, quand tout devient étouffé et que vous voyez tellement de choses se dérouler autour de vous mais que la seule chose que vous pouvez entendre c’est une sonnerie dans vos oreilles, poursuit-elle. Je me suis dit qu’une enceinte avait dû exploser et que j’étais devenue sourde !"

Son amie court devant elle dans les escaliers. "Tout d'un coup, j'ai vu du sang couler de ses jambes, raconte Laura. Je me suis mise à hurler."

Les deux jeunes filles doivent fuir dans la direction opposée pour atteindre les portes et sortir de l’enceinte du bâtiment. A la vue des corps, la terreur submerge Laura.

Ça m'a brisé le cœur de voir des personnes par terre, il y avait du sang partout. Je crois que je ne faisais que crier.

Laura, victime de l'attentat de Manchester

à franceinfo

Comme Laura, des milliers de personnes se précipitent à l’extérieur de la salle de concert, alors qu'affluent les voitures de police et les ambulances. Son amie est rapidement prise en charge, mais Laura ne se rend pas compte qu’elle est elle-même blessée. Elle porte un pantalon noir. Au bout d’un certain temps, une femme s’aperçoit que du sang coule de ses jambes. Elle lui déchire son pantalon et lui bande ses blessures. Autour d’elle, les secours s’organisent. "Je pouvais voir beaucoup de personnes être transportées dans des ambulances, ça semblait ne jamais s'arrêter."

Des éclats de métal dans le corps

Laura finit par être transportée au Royal Hospital de Bolton, dans la banlieue de Manchester. Après des radios, les médecins lui annoncent que des morceaux de métal sont fichés dans son épaule droite, dans son dos et derrière son genou gauche. "La pire blessure était sur ma jambe, c'est là qu'il y avait le plus gros éclat, explique Laura. On m'a dit assez rapidement que je devais être opérée pour l’enlever. Mes parents étaient sur le chemin de l'hôpital à ce moment-là, ils avaient un trajet de deux heures et demie pour me rejoindre."

A 9 heures, on l'installe dans une chambre et elle est mise sous perfusion. Son opération n’aura lieu que plus tard dans la journée. C’est à ce moment que Laura commence à réaliser ce qui lui est arrivé. "Je n'arrive pas à réaliser combien je suis chanceuse d'être encore en vie, et que ce soit aussi le cas de ma meilleure amie. J'ai encore le cœur brisé à cause de tout ça."

Laura est maintenant en voie de rétablissement. D'un point de vue physique, du moins. Pour panser le traumatisme de l’attaque, elle s'appuie sur ses proches. "J'ai reçu un amour et un soutien infinis de la part de mes amis et de ma famille, de toutes les personnes que je connais, mais aussi de personnes que je ne connais pas, sourit-elle. La manière dont les gens se sont rassemblés, c’est extrêmement émouvant."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.